lundi 28 novembre 2011

Italia mia



Hier soir, canapé, plaid, oreiller pour la tête et en avant la soirée. Un Théma sur Arte à l'occasion du cent cinquantième anniversaire de l'unité italienne. En début de programme: Le Guépard de Visconti.

Aux premières images, j'étais déjà ému: les voilages des fenêtres flottant au vent sur la façade du vieux palais baroque du Prince Salina et je me retrouvais en Sicile, il y a combien de temps déjà ? J'aime ces façades lépreuses des palazzi italiens qui cachent tant l'opulence des intérieurs. La prière familiale et l'annonce de l'arrivée sur l'île, à Marsala, des troupes garibaldiennes, la beauté de Lancaster en aristocrate vieillissant, la fougue et la beauté d'un Delon jeune et la grâce irradiante d'une Claudia Cardinale resplendissante. Et puis d'autres dont j'avais oublié la présence dans le film: Romolo Valli en jésuite compréhensif, le père Pirrone, Pierre Clémenti dans le rôle de l'un des enfants de Salina et Serge Reggiani, le garde-chasse bougon attaché à son maître.

Et la beauté des paysages, et les scènes de bals alternant valses et mazurkas, et la scène finale où le Prince croise au petit matin un curé allant avec un enfant de cœur donner l'extrême onction à un moribond des quartiers populaires de Donnafugata, et cette réflexion sur la vieillese et la mort que l'on retrouve, thème cher à Visconti, dans Mort à Venise et dans Violence et Passion.

Je n'avais pas vu le film depuis très longtemps. Je ne me souvenais pas combien il était beau. Sans doute, comme pour Mort à Venise, mon œil perçoit-il aujourd'hui différemment les choses, maintenant que je me sens plus proche du prince Salina que de son neveu Tancrède, du professeur Gustav von Aschenbach que du jeune Tadzio. Mais quelle époque que celle-ci pour le cinéma italien! En me couchant, je ne pensais plus qu'à une chose: me réinscrire au cinéclub de la Dante Alighieri, à Lyon. J'ai dû rêver en italien, cette nuit... Et dire qu'autrefois j'avais lu le roman dans sa langue d'origine. En serais-je capable aujourd'hui?

7 commentaires:

Jérôme a dit…

Ah quelle merveille!
(j'avais également aimé le roman, mais en français pour moi).

[Nicolas] a dit…

Rien à voir avec le Post, mais j'me disais, que peut-être tu pourrais cliquer sur le lien Email de mon Blog et m'envoyer un petit message pour qu'en retour d'Email, je t'envoie quelque chose qui intéressera (peut-être) le prof que tu es :-)

Cornus a dit…

Je n'ai jamais vu que des extraits de ce film.

D. Hasselmann a dit…

Ce film, revu fugitivement l'autre soir, tient toujours le choc et la mise en scène est la preuve que le cinéma peut être un art (auquel les productions courantes, surtout françaises, basées sur la plus grasse démagogie, ne nous font plus souvent penser).

Calyste a dit…

Jérôme: il me rappelle aussi tant de choses vécues.

Nicolas: et il est où ton Email? Pas trouvé! Si tu cliques sur mon profil, tu auras le mien. Je suis curieux de voir ce dont il s'agit.

Cornus: pour l'intégralité du film, il faut prévoir 2h30 environ, mais il les vaut!

Dominique: le cinéma italien est bien mal en point également, à de rares exceptions près.

Cornus a dit…

Maintenant que tu le dis (durée du film), il me semble que lorsque j'étais encore gamin, j'avais dû regarder le début, mais l'heure avançant, mes parents avaient dû me prier d'aller me coucher.

Calyste a dit…

Cornus: et ils ont bien fait. Je ne crois pas que, gamin, on puisse en apprécier toutes les qualités.