lundi 23 avril 2012
Saône-et-Loire (4)
J'avais contre Paray-le-Monial un préjugé assez défavorable. Le nom, d'abord, trop dur à l'oreille, peu fait pour soutenir l'imagination. Son pèlerinage ensuite né d'une apparition au XVII° du Sacré-Coeur à Marguerite-Marie Alacoque. Ce genre de bondieuseries m'est assez étranger. J'avais plusieurs fois traversé la ville sans jamais m'y arrêter, sans jamais visiter sa basilique. Les parodiens (dits aussi cacous) me pardonneront. J'avais tort: Paray est une ville intéressante et sa basilique vaut le détour, de même que quelques très belles bâtisses du centre historique.
L'hôtel trouvé, nous allâmes, Frédéric et moi, faire un premier petit tour de ville en finissant par l'apéritif, pris dans un bar-restaurant proche des lieux à visiter. C'est d'ailleurs là qu'ensuite nous dînâmes, L'Hostellerie des trois Pigeons ne nous disant rien (nous n'avions pas envie de faire le quatrième et le cinquième!) et le serveur nous paraissant bien "sympathique"!
Pas grand monde dans la salle, à l'exception d'un vieux célibataire ventripotent un peu simple qui semblait y avoir établi ses quartiers et du couple de patrons qui mangeaient là ce soir-là en compagnie d'une amie et de son fils cadet (l'ainé étant le serveur attrayant). La conversation fut vite engagée en fin repas et nous n'eûmes pas à le regretter tant nous avons ri. La patronne en particulier est un phénomène. D'origine pieds-noirs, elle n'a pas peur de tenir le crachoir (au grand dam de son mari qui ne pouvait pas en placer une) et de dire crument ce qu'elle a à dire. Un exemple: alors que l'autre femme évoquait ses deux précédents mariages suivis de deux divorces, elle conclut fort philosophiquement: "Eh oui, on se lèche le cul et après on ne s'aime plus!". Ce n'est que bien plus tard que nous regagnâmes notre chambre, après avoir été invités à partager le verre de l'amitié et juré qu'à notre prochain visite, nous accepterions de loger chez elle.
La visite de la basilique fut pour le lendemain. Ville tranquille hors période de pèlerinage, Paray nous réserva quelques rayons de soleil. L'église est belle, en particulier le narthex du XI°, et imposante. Contrairement à quelques-unes de ses voisines, son architecture clunisienne est très bien entretenue. Avant de quitter la ville, nous avons fait l'achat de trois douzaine d'escargots de Bourgogne pour le repas du soir avec Jean-Claude.
L'après-midi, nous rentrâmes par Iguerande, petit village à la limite de la Loire et patrie de naissance d'un de mes vieux amis. Encore un bel édifice dans sa simplicité. Le détour par Charlieu fut inutile puisqu'il pleuvait et que les bâtiments de l'abbaye et du couvent des Cordeliers n'étaient pas encore ouvert à la visite.
Deux jours pleins de bonne choses, donc, et pour les yeux et pour l'estomac!
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5 commentaires:
J'aime beaucoup la bourgogne du sud, ce sont des routes qui m'inspirent et m'apaisent. La dominance des pierres, du vert. Il faut que j'y retourne vite!
Merci Calyste pour ton reportage ;)
Sympathique cette virée avec Frédéric. Ici, pluie ,vent et gastro...Heureusement samedi retour aux sources avec D. Zakopane, via Cracovie
Georges: les prés étaient magnifiques, d'un vert tendre et riche, avec leurs troupeaux de charolais.
Didier: j'espère bien avoir une carte postale!
Ah mais Paray-le-Monial fait à mon sens partie des plus belles parmi les plus belles. Elle a été beaucoup améliorée depuis quelques années où elle était très sombre compte tenu de ses pierres apparentes (l'enduit avait sauté depuis longtemps). Nous l'avons visitée en 2006. Je n'ai qu'une envie : y retourner.
Cornus: elle est effectivement très claire maintenant. Et puis, de bien bons souvenirs y resteront attachés maintenant.
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