Oui, tu feras bien, cher Lucilius : entreprends de te libérer toi-même. Jusqu'ici on t'arrachait ton temps ou on te le dérobait, ou encore tu l'égarais. Réunis ce capital et ne le laisse plus se perdre. Dis-toi bien que c'est vrai à la lettre : il est des instants qu'on nous arrache, il en est qu'on nous escamote, il en est aussi qui nous filent entre les doigts; la perte, à dire vrai, n'est jamais aussi sordide que lorsqu'elle est due à la négligence. Aussi bien, si tu veux bien voir les choses, la plus grande partie de la vie se passe à mal faire, une grande part à ne rien faire et la totalité de la vie, à faire autre chose que ce qu'il faudrait.
Sénèque, Lettres à Lucilius. (Trad. Henri Noblot et Paul Veyne, Laffont Bouquins)
dimanche 15 janvier 2012
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3 commentaires:
Sénèque était mon préféré au lycée. Il me faisait l'impression d'un "moderne". Mais je ne suis pas sûre que je comprenais tout bien. je crois que je lui faisais dire ce que j'avais envie d'entendre !
Faudrait relire maintenant que j'ai grandi un peu...
Et puis je lui dois mes meilleures notes, ça crée des liens !
La Plume: pour ma part, pas beaucoup fréquenté à cette époque.
En revanche, je garde un chien de ma chienne à un autre: Tacite. M'a fait, entre autres, raté le CAPES une année à l'oral.
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