Réveil difficile. J'ai perdu l'habitude de sortir le soir, et l'eau de vie de pomme offerte hier au restaurant n'a pas arrangé les choses. Gros mal de tête en ouvrant les yeux.
Et puis, en entrant dans la cuisine, j'ai vu le soleil illuminer mon carrelage, j'ai vu les fleurs sur mon balcon. Une belle journée commençait. Un jus d'orange bien frais pour faire passer les deux cachets de doliprane, l'arrosage de mes plantes (j'aime ça), un coup d'oeil pour voir où en sont les multiples bourgeons de l'orchidée qui semble vouloir refleurir, une bonne douche, des courses rapides à Casino, en passant toujours à la même caisse, celle de l'étudiant en géographie avec qui je prends du plaisir à bavarder (bon, d'accord, j'aime bien le regarder aussi), et la vie est belle.
Comment transformer des riens en plaisirs? Le soleil. Je comprends que les Egyptiens en aient fait un dieu. D'ailleurs en latin, deus (le dieu) et dies (le jour) sont issus de la même racine primordiale de la lumière.
Il était prévu hier que je passe la fin de l'après-midi au collège, pour la fête annuelle organisée par les parents d'élèves. Raté: à la fin des cours, trois messages sur mon portable, ma soeur qui tentait vainement de me joindre pour m'annoncer le cambriolage du garage de ma mère où se trouvait la voiture d'une amie. Portes forcées donc, vitre avant éclatée et tout sens dessus dessous. Tout ça pour des prunes: rien n'a disparu. Alors calmer ces dames, toujours un peu hystériques dans ces circonstances, partir au commissariat du 8°, attendre, expliquer, réexpliquer à un deuxième, visiblement plus gradé, ce que le premier n'a pas très bien compris, déposer la plainte. Deux heures passionnantes, et encore je m'en tire bien. J'ai pu arriver presque à l'heure au rendez-vous avec Alain.
Il avait lu mon billet sur lui et l'a approuvé, à quelques petites détails près: ainsi il n'a envoyé que deux fois ces manuscrits à un éditeur. Je l'ai bien reconnu lui aussi tout de suite. Il n'a pas trop changé: la voix à peine plus rocailleuse, la silhouette un peu encombrée mais rien de monstrueux, quelques pattes d'oie supplémentaires, un peu de grisaille dans la chevelure. Mais le même amour des lettres et de l'écriture.
Ce que j'avais prévu s'est avéré: un ange n'aurait pu glisser dans notre conversation la moindre plume, le moindre duvet. Débridés, décousus, coq-à-l'ânesques, brouillonniques, comment peut-on qualifier nos échanges? Il faudra, en tout cas c'est ce que j'espère, se revoir dans pas trop longtemps pour remettre de l'ordre dans tout ça et profiter réellement de la présence de l'autre.
Après le restaurant, nous avons marché quelques minutes, jusqu'à nous retrouver à la terrasse d'un bar "bears", à boire une eau minérale (pour l'alcool, nous venions de donner). Déception: c'était la première fois que je mettais les pieds dans ce genre d'endroit, je pensais y voir des hommes correspondant au type "bears", c'est à dire virils et assez imposants physiquement. C'était le cas pour les deux propriétaires, mais la clientèle était uniquement composée d'un groupe de folles déguisées en hommes, qui gesticulaient, riaient fort et émettaient beaucoup de décibels dans les aigus. Nous ne nous sommes pas attardés.
Je suis rentré en vélo, passant tant bien que mal au milieu des norias de voitures klaxonnant et agitant un drapeau rouge. Tout de même pas une manif du PC à cette heure-là? Non, je l'ai appris ensuite: la victoire de la Turquie au foot. On s'amuse avec ce que l'on peut! Panem et circenses!
samedi 21 juin 2008
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3 commentaires:
Ça n'est pas très gentil "un groupe de folles déguisées en homme". Je crois que chacun a le droit d'être, même s'ils ne semblaient pas correspondre à la clientèle imaginée du bar.
Bien sûr, Olivier, et tu peux me croire, je défendrai toujours ce droit-là. Mais est-il besoin, pour être, de crier aussi fort?
Les folles cherchent peut-être des ours. A cette époque de l'année, ils ronflent dans les grottes ! et moi j'affute mon fusil mdr
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