Ça y est: les sixièmes aussi sont partis.
Il n'y a rien de plus triste qu'une école sans élèves. Les couloirs sont déserts, avec, à quelques porte-manteaux les hardes abandonnées par les nouveaux vacanciers, la chaussure de sport sous un bureau, à jamais séparée de sa siamoise, les messages des élèves au tableau noir, assurant tel ou telle qu'il (elle) est le(la) meilleur(e) enseignant(e) de la terre (oui, les sixièmes ont l'hyperbole aisée), quelques traces des derniers goûters organisés par les profs qui ne savent rien imaginer d'autres pour finir l'année ou qui disent oui à toute proposition d'enfant pourvu qu'elle les dispense de se casser la tête. Et qu'on ne me dise pas que je suis trop dur: c'est exactement ce qui se passe!
Les travaux de peinture ont déjà débuté dans certaines salles. Dans d'autres, les bureaux ont été poussés contre les murs et servent de rangement provisoire aux livres scolaires, en attendant que les "collés" de la dernière heure passent leur temps de retenue à remettre en état les plus abîmés d'entre eux. Dans la plupart, on met en place l'organisation du Brevet. Mais ce sont des salles d'examen, ça n'a plus rien à voir avec des salles de cours. La page est donc bel et bien tournée. (Il faudra que je pense à vider mon casier)
Ce matin, pour la dernière heure, Gilles s'est joint à Stéphane et moi dans la grande salle avec les deux classes en expérimentation. Nous voulions, au bout de ses trois ans, comme nous l'avons fait la première année, leur faire réaliser le bilan de leur année de sixième.
Étonnants gamins: alors qu'une heure seulement les séparait des tongs, des valises et de la voiture surchauffée, ils se sont admirablement prêtés au jeu, d'abord oralement puis en remplissant un questionnaire. La partie orale m'a littéralement laissé bouche bée. Comment des petits bouts comme eux peuvent-ils, comme ça, sans l'avoir préparé (nous ne les avions pas prévenus), sortir des réflexions aussi pointues, des analyses aussi justes, et ça alors que (je le remarque toujours et ça m'émeut) les pieds de certains ne touchent pas encore le sol sous la chaise?
Nous buvions du petit lait. Un observateur extérieur aurait pu croire qu'il y avait eu répétition préalable au cours de laquelle nous leur avions soufflé les remarques, appris le rôle qu'ils auraient à tenir et les répliques qu'ils devraient lancer à tel ou tel moment. Rien de tout cela. Il nous reste à dépouiller le questionnaire, mais je crois, non je suis sûr, que le résultat en sera largement positif. Et ça, ça récompense bien de tous les efforts entrepris dans une année.
mercredi 25 juin 2008
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1 commentaire:
Nous avons eu les mêmes impressions....
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