A cent ans, il est mort. Je pensais qu'il avait disparu depuis longtemps.
Pour moi, c'est avant tout le réalisateur de La Symphonie pastorale, avec, il me semble bien, Jean Aurenche comme co-scénariste. Je ne sais pas si l'on a affaire là à un grand film. Je sais qu'il m'avait profondément ému quand je l'ai vu pour la première et unique fois.
J'avais lu le livre, ou l'ai lu peu de temps après, je ne me souviens pas. Cette sombre histoire de désir interdit dans le monde protestant si lisse d'ordinaire m'avait bouleversé. Dans le film, il y avait deux des plus beaux visages du cinéma français: celui de Michel Morgan, encore jeune en 1946, dont le regard magnifique avait tout de même du mal à passer pour aveugle, et celui de Pierre Blanchar, visage ascétique et illuminé qui, à la fois, me fascinait et me terrifiait. Un visage de fou à la Dostoïevski. (N'est-ce pas lui d'ailleurs qui tient le rôle de Raskolnikov dans le film Crime et Châtiment?).
Il y a deux ou trois ans, la documentaliste-bibliothécaire de notre collège a fait du ménage dans ses rayons, proposant à la poubelle un certains nombres d'ouvrages qui ne sortaient plus depuis des années. Le roman d'André Gide en faisait partie. Je l'ai récupéré avant qu'il ne disparaisse, dans son édition de poche des années soixante, et je l'ai relu. Je n'aurais pas dû. Je n'ai rien retrouvé de tout ce que j'y avais mis à mon adolescence. Ainsi, je ne reverrais sans doute jamais le film non plus. Je préfère les images que je me suis faites, moi. Pardon, monsieur Delannoy.
jeudi 19 juin 2008
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2 commentaires:
Je pensais qu'il était mort déjà moi aussi, si bien que j'ai esquissé un sourire à l'annonce de son décès.
Par contre, je pourrais voir encore et revoir toujours "La symphonie pastorale".
Décidément, nos commentaires se sont croisés!
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