Enfin, pas la mienne, celle d'Ingrid Bergman, biographie écrite à quatre mains avec Alan Burgess, que je viens de terminer. Pas loin de 700 pages, écrites petit, comme disaient mes élèves, et encore plus petit quand il s'agit de lettres ou de témoignages.
Pour tenir (d'autant, comme je l'ai déjà dit, que l'exemplaire se délite page après page), il fallait être intéressé et je l'ai été, au point parfois de me rendre compte en levant le nez qu'il était trois heures du matin !
Intéressé par cette vie bien remplie de femme moderne pour son époque qui, comme le dit la quatrième de couverture, "n'a pas hésité à sacrifier sa carrière (hollywoodienne) pour suivre l'homme qu'elle aimait", en l'occurrence Roberto Rossellini dont elle eut trois enfants après celui d'un premier mariage avec Petter Lindström, et qu'elle quittera à son tour pour Lars Schmidt.
Intéressé par toutes les anecdotes sur sa carrière hollywoodienne, italienne et internationale, que ce soit au cinéma ou au théâtre. Passionnant le passage où elle découvre la misère des îles Lipari lors du tournage de Stromboli avec Rossellini. Passionnante aussi sa relation avec le photographe Robert Capa qui fit office de photographe de plateau pour le film d'Hitchcock Les Enchaînés. Le cinéastre se serait d'ailleurs inspiré de l'idylle Bergman/Capa pour écrire le scénario de Fenêtre sur cour.
Touché également par sa fidélité au personnage de Jeanne d'Arc qu'elle interpréta trois fois : au théâtre en 1946 dans une pièce de Maxwell Anderson (Joan of Lorraine), au cinéma en 1948 dans un film de Victor Fleming (Joan of Arc) et à l'opéra San Carlo à Naples en 1953 dans l'oratorio de Honneger et Claudel (Jeanne au bûcher).
Un peu moins intéressé par la relation des rapports souvent compliqués avec ses enfants, en particulier l'aînée, Pia, relation qui, à mon goût, tient un peu trop de place dans cette biographie. A noter que sa fille Isabella fut un temps l'épouse de Martin Scorsese, ce que je ne savais pas.
Enfin m'ont un peu gêné les différences coupures de presse ajoutées par Burgess, parfois critiques négatives, mais plus souvent dithyrambiques, ce qui ne rajoute rien, à mon sens, à la gloire de l'actrice.
Et puis restent toujours les interrogations inhérentes à ce genre littéraire de la biographie : dans quelle mesure le portrait tracé est-il totalement sincère ? Pour Ingrid Bergman, je crois qu'en grande partie, il l'est.
(Ingrid Bergman, Alan Burgess, Ingrid Bergman Ma Vie. Ed. Fayard. Trad. de Eric Diacon.)
jeudi 2 février 2017
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire