Parmi les spécimens envoyés cette année au collège, un m'a attiré l'œil. Pour une fois que je n'avais pas droit à la xième mouture des Fourberies de Scapin (pièce, en plus, que je n'aime pas)! Il s'agit de La Vague, de Todd Srasser dont a été récemment été tiré un film. Ce roman raconte l'expérience menée par un professeur d'histoire étatsunien avec sa classe d'adolescents. Après un cours sur le nazisme, ses élèves se récrient tous que c'est de l'histoire ancienne et que de tels agissements ne peuvent se reproduire aujourd'hui.
Il décide donc de leur prouver le contraire et de créer, au sein du lycée, un mouvement baptisé La Vague, dont les slogans, vite trouvés, seront: La Force par la Discipline, La Force par la Communauté, la Force par l'action. Ce qu'il avait imaginé comme un jeu le dépasse vite et il se rend compte que les élèves, sans s'en apercevoir, se mettent à se comporter comme les jeunes allemands (en tout cas certains d'entre eux) embrigadés dans les jeunesses hitlériennes: besoin viscéral d'un leader incontesté, rejet de ceux qui n'adhèrent pas, emploi de la violence et de la discrimination.
Loin d'être un chef-d'œuvre d'écriture, ce roman, rédigé comme on tourne un téléfilm, pose tout de même des questions intéressantes et il me semble que les professeurs de français et d'histoire de troisième pourraient l'utiliser dans leurs cours. Pour ma part, je n'en ai vu que les ficelles, les facilités et une rapidité d'analyse à la limite du ridicule. Mais il a l'avantage d'être très explicite. Je lui préfère pourtant nettement L'Ami retrouvé, de Fred Uhlman, sur ce sujet très proche.
( Todd Strasser, La Vague. Ed. Jean-Claude Gawsewitch. Trad. de Aude Carlier.)
mardi 6 mars 2012
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5 commentaires:
De ce que tu en dis à la fin je déduis que ce livre m'aurait déplu. Je trouve très stupide cette tendance qu'on a aujourd'hui au simplisme? que l'on mélange avec la simplicité. On prend trop les gamins pour des idiots.
L'ami retrouvé, Je l'ai lu quand Fils l'a lu pour le collège et je l'ai relu depuis. Très beau, et pas simpliste du tout ! Complexe comme la vie.
Il y a un autre très beau roman, pour les ados aussi et un peu sur le même sujet : Frédéric, de Hans-Peter Richter. Le connais-tu ? Moi je l'ai lu en breton mais il a été édité en français aussi il y a pas mal d'années.
A priori du même avis que toi et que Laplume, d'autant qu'un texte a priori d'abord plus difficile ne sera pas laisser à lire aux élèves sans un minimum d'explications.
Dans un autre domaine, je ne supporte pas les protocoles scientifiques simplifiés qui n'ont d'intérêt que par le prétendu et souvent fallacieux caractère simplifié. Et je me tue sovent à dire qu'avant de simplifier, il faut avoir abordé la chose dans toute sa complexité, pour pouvoir ensuite opérer les simplifications à bon escient. Bon cela n'a rien à voir, mais en fait je suis sûr que si, même si je ne suis pas très clair.
La Plume: ça se lit, c'est tout. Mais je l'aurai sans doute vite oublié.
Pour le livre dont tu parles, ne serait-ce pas "Mon ami Frédéric"?
Cornus: c'est comme pour l'écriture ou le jeu d'acteur: il faut d'abord posséder très bien son art avant de pouvoir faire et paraître simple.
Je ne connais pas ces livres mais le sujet que tu exposes, en tout cas, me semble essentiel et c'est une question dont j'ai entendu Volker Schlöndorf dire tout à l'heure qu'elle restait concernant le peuple allemand sans réponse satisfaisante et il semblait désespérer qu'on la résolve jamais vraiment.
Karagar: je n'ai pas pu écouter l'émission dans son intégralité. Sur France-Inter, je crois.
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