jeudi 29 mars 2012
Parsifal
Deux mots tout de même sur le Parsifal de Wagner auquel j'ai assisté à l'Opéra de Lyon la semaine dernière. Six heures d'un spectacle (avec deux entractes) éblouissant. Une distribution très européenne ( Nikolai Schukoff : Parsifal, Elena Zhidkova : Kundry, Gerd Grochowski : Amfortas, Georg Zeppenfeld : Gurnemanz, Alejandro Marco-Buhrmester : Klingsor, Kurt Gysen : Titurel), l'orchestre dirigé par Kazushi Ono, les chœurs et la maîtrise de l'Opéra de Lyon. Une mise en scène et en lumière intelligente, des décors à rester la bouche ouverte, des voix toutes belles et égales en qualité (ah! le coffre de Elena Zhidkova, un petit gabarit pourtant!). Vous avez compris que j'ai aimé. Et la musique elle-même bien sûr, à laquelle pourtant j'étais profondément allergique il y a quelques années. A croire que certaines œuvres musicales, comme d'autres littéraires méritent d'attendre que l'on vieillisse un peu pour être appréciées. Mozart s'éloigne, Wagner en est à son levant. Pour mon plus grand plaisir. Et puis, bien sûr, j'ai été très sensible à cette histoire directement inspirée, entre autres, par le Perceval de Chrétien de Troyes.
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13 commentaires:
de Mozart à Wagner... Le chromatisme bien sûr, mais surtout la qualité des personnages. Le héros mozartien est intelligent, pervers, souvent, comme l'enfant polymorphe, et avant tout avide de jouissance.Le héros wagnérien est tout d'une pièce, sublime, forcément sublime comme dirait Marguerite (Duras, pas celle de Goethe!). Il est, de plus, à commencer par Parsifal, radicalement couillon et surtout irrémédiablement peine à jouir...
Six heures d'opéra !!! J'ai peine à m'y imaginer. Pourtant, j'ai bien l'intention d'y aller un jour (à l'opéra).
Cornus> Moi, je n'en sortirais pas vivant !
Diane et Manuel sont descendus à Lyon. Ils ont découvert l'opéra de Nouvel. Noir, noir, noir m'ont-ils dit. On avait l'impression d'être dans une tombe. Alors 6 heures en plus...Ils ont eu l'impression d'étouffer...
Oh mais, y a des entractes, pour se sustenter. A Bayreuth, on s'y gave de saucisses en buvant de la bière...
Bref, Wagner, même en smoking et en robe du soir, ça fait roter... et comme au Festspielhaus y a pas de loge, c'est un amphithéâtre, c'est senteurs d'oignon pour tous ! Génial !
P.P: en littérature, Perceval n'est pas mal non plus, comme couillon!
Cornus: 6 heurs moins 1h30 pour deux entractes.
Karagar: tu devrais essayer. Tu ne peux pas savoir sans l'avoir vécu.
Didier: oui, je suis d'accord avec eux. Moi non plus, je ne suis pas emballé par le nouveau look de la salle. Noir et peu d'éclairage pour circuler. Et, en plus, on est toujours mal assis.
P.P: Nous, c'était un kebab, et succulant en plus. Pas d'odeur, si ce n'est celle de la sainteté pour la repentante Kundry!
Karagar & Calyste> On peut aussi faire que l'entracte. Un toast de foie gras de canard et une rigotte de chèvre à grignoter avec un Pouligny-Montrachet me contenterait largement pour la soirée...
Calystee> Si, je me suis souvent exprimer sur mon allergie. Même 5 mn à la radio le sont difficiles, alors tu imagines !
Bon , vous connaissez tous l'impayable saillie de Woody Allen :
"Dès que j'entends Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne" ....
Cornus: là, tu triches. Les deux à la fois, c'est qu'un utopiste (je ne sais plus lequel. Proudhon ?)appelait le plaisir composé.
Karagar: bizarre pour quelqu'un d'aussi ouvert d'esprit que toi.
P.P: tu détestes Wagner à ce point? Personnellement, je n'en écouterais pas à longueur de journée. En plus, il me faut, à l'appui, pour l'apprécier, le jeu des chanteurs, les décors, .... et les sous-titres!
Je t'accorde le plaisir composé. Mon plaisir composé à moi se ferait avec un Corton.
Bon, je blague, mais pour un premier opéra, ce n'est certainement pas ça que je choisirais, mais plutôt un opéra de Verdi/Bellini/Puccini/Bizet. En clair, un truc que je connais déjà et que je sais que je devrais aimer.
Calystee> Merci pour l'ouverture. Mais ça n'est qu'une affaire de goût. Le "bel canto" est un matériau que je n'aime pas, qui me crispe. Je n'y peu rien, c'est comme les betteraves ou le marbres poli.
Mais cela ne vaut pas pour toute la musique. J'ai moi-même été harpiste dans un autre vie...
Non, je ne déteste pas Wagner, mais alors pas du tout. En fait c'est un peu comme un vieux copain dont je moquerais les travers... et ce d'autant plus que ce sont ces travers qui le caractérisent, et par choix et pas goût. Wagner dans son œuvre est responsable de tout ! fût-ce involontairement de la récupération que d'aucuns en firent avec la complicité particulièrement efficace de sa belle fille ...
Car il ne faut pas oublier, contrairement à tous ses contemporains, Wagner poète majeur était aussi l'auteur de ses (excellents) livrets et véhiculait en partie de facto à son insu sans doute des idées pour le moins équivoques...
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