lundi 5 mars 2012

Grésil et giboulée

Drôle de temps, aujourd'hui. Nettement rafraîchi avec pourtant, souvent, du soleil. Et puis, l'instant d'après, un gros nuage noir et quelques grains d'on ne sait quoi, ni pluie, ni neige, ni grêle: une sorte de grésil en miniature.

Du coup, j'ai eu le mot giboulée dans la tête toute la journée. C'est un beau mot, giboulée, un mot à l'ancienne comme les recettes les plus goûteuses, celle que l'on mitonne dans de vieux plats ébréchés. Un mot que l'on n'entend plus, parce qu'il faut simplifier, comprendre, être compris.

Et puis d'autres mots, entraînés par le premier, des bouts de poésies appris dans l'enfance (c'est étrange comme l'enfance est souvent liée à l'hiver, au froid), des rimes Gautier, de Charles d'Orléans, ces mots que je n'ai jamais oubliés malgré leur vieillerie:

"Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier."

"Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie;
Chacun s'habille de nouveau.
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie"

Ça me suffit pour avoir chaud.

4 commentaires:

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ah que j'aime ce poème que je l'aime.

Calyste a dit…

Valérie: J'aime les deux, pour les mots.

Cornus a dit…

L'épisode que nous avons connu par chez nous (et plus encore près de Lille) ne concernait pas des giboulées.

Calyste a dit…

Cornus: j'ai effectivement vu ça à la télé. Et lu tes déboires.