Il y a des jours où la main est trop lourde en remplissant le réservoir à eau, d'autres où la cuillère a été trop chargée en café.
Il y a des jours où le jet est trop froid, à peine mais trop tout de même, d'autres où l'on se brûle presque en le dirigeant sur sa poitrine.
Il y a des jours où l'on se réveille trempé, sans que le sommeil de plomb ait donné l'occasion de se rende compte de la chaleur, d'autres où l'on récupère un avant-bras glacé, comme s'il n'était plus à soi, pour le réchauffer au reste du corps.
Il y a des jours où le moindre bruit agace parce qu'il vous tire d'un rêve inachevé, d'autres où c'est le silence trop profond qui déclenche le réveil angoissé.
Il y a des jours où faire un geste coûte tant le corps est lourd à mettre en route, d'autres où les draps enchevêtrés témoignent du long combat livré à soi-même dans les heures de la nuit.
Il y a des jours où la première pensée a du mal à se préciser, restant floue comme une photo où l'on n'a pas fait le point, d'autres où elle se présente aux premières secondes de veille, froide, acérée, nette comme un tranchant, affolant les battements du cœur.
Il y a aussi des jours où les caresses du rêve sont encore là derrière la paupière close, où le drap n'est pas contrainte mais frôlement complice, léger, où le corps est entier et s'étire dans son animalité première, où le monde alentour chante son quotidien moderato, pour séduire le vivant, où la douche se fait vêtement de pluie sur la peau en attente et où le café bouillant n'a jamais été aussi bon.
Il y a des jours.
mercredi 29 juillet 2009
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2 commentaires:
Il y a aussi des nuits, où on lit les jours. Les tiens.
Soupir...
Dans 'The Way we were" il y a une scène où Robert Redford rentre tard après avoir donné le manuscrit de son roman à lire à Barbra Streisand, pour qu'elle lui donne son avis. Lorsqu'il revient, elle est endormie, avec les feuilles sur la table. Elle s'éveille, et sans prononcer un mot, il la regarde, d'un air angoissé et interrogateur. Et là elle sourit et lui dit : "J'adore ta manière d'écrire!"
Ça, c'est un compliment, si je ne me trompe pas. Un des plus beaux que l'on m'ait fait. Je l'accepte avec émotion. Merci, Lancelot.
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