Deux heures à Miribel, seul. Stéphane est parti en vacances. Impression de pareil et d'autrement à la fois. Je suis arrivé juste à temps pour récupérer notre place habituelle (déjà des habitudes!). Ensuite beaucoup de mecs, par deux ou par trois, tous beaux aujourd'hui, et calmes. L'eau était pour moi à une très bonne température, c'est-à-dire plutôt chaude et assez limpide, à cause du manque de vent.
J'ai lu, beaucoup, et terminé un livre d'Annie Ernaux et Marc Marie: L'usage de la photo. Cette lecture ajoutait à l'étrangeté que j'avais ressentie en arrivant. Je suis resté muet pendant les deux heures de plage, goûtant le repos que je prenais et ne donnant pas prise au moindre contact. La superposition temporelle de ce silence, de la sensation de déjà vu et de nouveauté à la fois, de la réflexion sur l'image, essentiellement amoureuse ici, des mots écrits et de ceux que je formais dans ma tête à tout moment, tout a fait que, pas un seul instant, je ne me suis senti dans la "vraie" réalité. Comme si j'étais au centre d'une coïncidence parfaite de réel et de fiction, où le monde s'imbrique parfaitement avec le rêve.
Et j'ai pressenti, en lisant quelques pages de Fenêtres, de Jean-Bertrand Pontalis, que je poursuivais la même chimère, que je m'embarquais sur le même bateau fantôme où les mots, cette fois-ci, prenaient le pas sur l'image. Ces moments de plénitude absolue me surprennent toujours. Rien n'a été préparé et toutes les correspondances sont là, même le minuscule lézard qui trouva un instant refuge sur ma serviette de bain et me fixa comme s'il allait parler.
vendredi 31 juillet 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire