Il y a un moment, le soir, où la lumière est fantastique sur Gambetta: entre 20h et 20h30, quand le soleil va plonger derrière Fourvière et illumine tout le cours dans son axe est-ouest. C'est là qu'il faut sortir avec l'appareil.
Ce que j'ai fait ce soir. Après avoir pris quelques photos, j'ai été interpellé par un petit groupe de maghrébins qui se désaltéraient d'une bière au bar de la Radio. J'ai cru que les ennuis commençaient et qu'ils pensaient que c'étaient leurs portraits que j'avais tirés auparavant, alors que seule la lumière naturelle dans le réverbère m'intéressait.
Pas du tout: l'un d'eux me montra un homme assis à une table proche:
"Regardez: vous ne le reconnaissez pas, ce monsieur? C'est un homme connu, du cinéma!"
J'avais beau le dévisager, rien: je n'avais aucun nom à mettre sur ce visage inconnu. Ni acteur, ni réalisateur. Je ne voyais vraiment pas. Alors l'homme en question prit pitié de moi et me demanda si ça m'intéressait d'être figurant dans un film qui allait se tourner à Lyon. S'ensuivit une discussion sympathique entre tous, auxquels il faut rajouter un autre prof et une femme travaillant elle aussi pour le cinéma.
Le film en question: Les Mystères de Paris, d'après Eugène Sue, qui ont déjà connu de nombreuses adaptations, dont une par André Hunebelle avec Jean Marais en 1962. Pourquoi en enregistrer une nouvelle version pour la télévision, en trois épisodes? Les Mystères de Paris tournés à Lyon, donc, ce qui semble cocasse, et en partie dans les souterrains près de la Saône, dixit le preneur de son (métier du monsieur). S'agit-il de ces grandes salles voûtées servant de citernes autrefois que j'ai eu l'occasion de découvrir à la télévision? Si oui, cela m'aurait bigrement intéressé, mais en septembre, j'aurai d'autres occupations plus obligatoires, celles-ci. Dommage!
Quel âge avais-je lorsque j'ai lu ça? Je crois ne l'avoir jamais terminé. Je me souviens seulement que, au début de l'adolescence, nous en avions beaucoup parlé avec Yvon et que certains personnages nous impressionnaient, nous faisaient presque peur: n'y a-t-il pas une horrible vieille surnommée la Chouette et un autre dont le visage a été défiguré par un jet d'acide? Les noms me reviennent. Avec la Chouette on trouvait le Chourineur et le Maître d'Ecole, tous des méchants. Les gentils, eux, je les ai oubliés.
Quand je suis reparti, la demi-heure de lumière était presque terminée. Je suis descendu jusqu'au Rhône et j'ai regardé les deniers rayons disparaître derrière la basilique. L'amphithéâtre des berges s'emplissait peu à peu.
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2 commentaires:
Et les Maghrébins, il leur a demandé à eux aussi de faire de la figuration....? LOL
Ta note m'interpelle par plein de questions (sans importance, bien sûr) que je t'aurais posées si tu m'avais raconté tout ça face à face. Sur blog, en commentaire, ça prend une dimension incongrue. Je me tais. Mais quand on se reparlera 'avec la bouche' (chut, Piergil n'est pas là, il n'a rien entendu...), il faudra que je repense à satisfaire ma curiosité.
C'est exactement la question que je me suis posée, Lancelot. Quant à celles que tu veux me poser, je suis prêt!
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