mardi 20 janvier 2009

Ami.

Amédé est très malade. Le cancer l'a repris et ne semble pas vouloir le lâcher cette fois. La chimio le détruit plus qu'elle ne le préserve. Il a déjà perdu une vingtaine de kilos. C'est Michel, son ami retrouvé de Paris, qui m'a prévenu car, au téléphone, Amédé s'entend trop bien à donner le change. Pour l'instant, il est dans une maison de convalescence, en attendant une nouvelle chimio à la fin du mois à Avignon.

Lorsque nous avons visité Silvacane, il y a quelques mois, je ne savais pas que je passais tout près de l'endroit où il est en train de finir sa vie. Il faisait beau. J'avais présents à l'esprit les mots, les photos d'Oceania. Nous étions bien tous les deux, dans le soleil.

Je sais que je le reverrai, je descendrai une dernière fois, même au milieu d'une semaine de travail, même prévenu à la dernière minute, même la nuit. Je le lui dois, je ne peux pas agir autrement. Lorsque ma petite sœur est morte, il a fait tout le chemin dans la journée pour me rejoindre, simplement pour être avec moi. Je ne le laisserai pas mourir comme ça.

Je ne suis pas triste. Suis-je blindé maintenant? Ou bien est-ce une autre façon de prier?

C'est mon plus vieil ami.

2 commentaires:

JaHoVil a dit…

Lumière, aussi.
Un ami, ce peut être pour toujours.
Bises, J.

Calyste a dit…

Oui, tu as raison: lumière. C'est ce qui me restera, j'en suis sûr.
Bises, R.