jeudi 22 janvier 2009

Boucheries.

Pendant que mes cinquièmes travaillent en silence à leur contrôle sur le Roman Courtois, j'entends mon voisin professeur d'histoire faire son cours dans la salle à côté. Cette partie du bâtiment est ainsi disposée que nos deux salles de classe sont exactement parallèles et que nos bureaux ne sont séparés que par une mince porte de communication.

Ainsi, je n'ai aucune peine à suivre ce qu'il dit, d'autant qu'il est parfois obligé d'élever encore la voix à cause d'un léger brouhaha dans son public. J'aime beaucoup l'entendre, d'une part parce que, jeune prof., il a l'air passionné par son métier, et surtout parce que l'Histoire est une matière que j'ai toujours beaucoup appréciée.

Ce matin , la leçon porte sur la période de la Révolution Française (doit-on mettre des majuscules ou pas? Question que je me pose). Je l'ai entendu évoquer la Vendée et les massacres qui y ont été perpétrés par les révolutionnaires, 300 000 personnes exécutées, à ce qu'il m'a semblé entendre! Il a expliqué aussi le drapeau de ces Vendéens, le symbole de sa couleur blanche, leur fidélité au roi avant de passer à d'autres aspects de cette Révolution.

Bien sûr, c'est une période de l'histoire qui m'a toujours intéressé mais, aujourd'hui, en l'écoutant dérouler sa présentation, je me suis aussi souvenu de mes lectures de jeune adolescent, quand j'ai abandonné, poussé par un professeur, les Club des Cinq ou les Six Compagnons et autres Michel pour des rivages plus abrupts mais plus enchanteurs. De ces livres faciles pour enfant, je suis passé sans transition à Balzac qui est resté pour moi pendant des années une véritable passion. C'est à l'adolescence que j'ai lu Les Chouans, un livre qui m'avait fortement impressionné à ce moment-là. Je n'ai pas de souvenirs bien précis de l'intrigue. en revanche, je me rappelle parfaitement une certaine atmosphère, un climat que je m'étais créé à la lecture, de nuit, de peur et de chemins creux où résonnait le cri sinistre de la chouette. Je me souviens aussi avoir découvert à cette occasion la furie dont sont capables les hommes quand ils se livrent à la boucherie sur leurs semblables.

Mon amour pour Balzac s'est estompé, ma passion pour l'Histoire reste en attente de temps pour m'y consacrer. Seule la boucherie humaine n'a rien perdu de sa force et de son horreur. Il n'est qu'à voir aujourd'hui les ruines de la Palestine pour comprendre.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je relirais volontiers, encore aujourd'hui, les six compagnons :)

Anonyme a dit…

En plus du Club des Cinq je lisais les "Alice" et "Fantomette" :-))

Pour les boucheries oui c'est horrible ("Est-ce ainsi que les hommes vivent ?"...)

JaHoVil a dit…

Et la Comtesse de ségure. Mais le meilleur restait Michel.
C'est fou comme les profs d'histoire nous emmènent en voyage !
Bises, J.

Calyste a dit…

J'ai encore quelques-uns de ces livres, en bibliothèque verte.

Anonyme a dit…

WAAAA mort de rire sur les commentaires... Et voilà ce qui se passe quand tu fais une belle évocation de la révolution française et de Balzac : on vient chercher dans ta note ce qui nous "interpelle" le plus : c'est reparti pour la nostalgie des uns et des autres pour Michel, Alice, Fantomette, Langelot, le Club des 5, et Tutti Quanti... Je l'avais déjà dit un jour : ces livres ont beau être mièvres, ils sont indétrônables dans l'inconscient (le conscient ?) collectif...

Calyste a dit…

Ben oui, je suis un incompris!