A midi, ma mère a voulu à tout prix inviter son amie infirmière et une autre vieille connaissance au restaurant pour les remercier de tous les services qu'elles lui rendent.
Bien, très bien même. Evidemment, ma soeur et moi étions forcément de la partie. Nous sommes allés chez Gamboni, un bon restaurant de viandes du quartier de Gerland.
Repas copieux et excellent, salle comble.
J'avais ma mère en face de moi. J'ai eu très mal pendant tout le repas de la voir manger comme elle mange aujourd'hui. Bien sûr Parkinson rend ses gestes malhabiles, tremblants, parfois disproportionnés, lui faisant renverser son verre ou échapper la nourriture sur elle. Ma soeur essayait tant bien que mal de minimiser les dégâts.
Mais ma mère ne veut pas entendre parler d'une aide et se précipite chaque fois sur la nourriture comme si elle n'en avait pas vue de trois jours et qu'on veuille la lui prendre. Ses mains, que j'ai toujours trouvées si belles et si fines, lui servent à enfourner des quantités incroyables de nourriture en une seule bouchée. Pour résumer: ma mère mange comme un porc. C'est très dur à dire, c'est encore plus dur à voir.
Mais si un seul des convives des autres tables l'avait regardée trop longtemps et avait fait mine de commenter ou de se moquer, je suis sûr que je me serais levé pour le frapper.
J'ai seul le droit de critiquer ma mère, et encore...
dimanche 3 février 2008
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