Puisque je viens d'ajouter un nouveau libellé, "Moi", à ma liste déjà longue, autant le nourrir immédiatement d'un autre billet plus personnel que ceux des derniers jours, au risque de tomber dans un exhibitionnisme qui, peut-être, fait aussi partie de ma personnalité.
Plusieurs conversations, ces derniers temps, aussi bien avec J. qu'avec F-J., ont tourné autour de la solitude, ou plus exactement du besoin de solitude que tous trois nous avons visiblement en commun, pour se ressourcer, pour être en adéquation avec soi-même.
A une collègue qui me demandait un soir après les cours pourquoi je ne faisais pas comme la plupart, pourquoi, une fois le travail fini, je ne rentrais pas tout de suite chez moi, j'avais répondu: "Je me re-cueille", non en m'adonnant à une quelconque méditation (quoique), mais en essayant de récupérer les morceaux de moi-même éparpillés dans la journée et en tentant d'en faire un tout acceptable et conforme à ce que je suis.
Cet éparpillement de soi est ( était, car j'ai maintenant dépassé ce stade), pour moi, un des aspects les plus pénibles du métier d'enseignant. Tout donner pendant nécessite de tenter de tout reprendre après, sinon ça ne durera pas longtemps. Le nombre de dépressions dans cette profession est, de ce point de vue-là, assez parlant.
Consacrer du temps à soi-même est donc indispensable si l'on veut aussi se consacrer aux autres de façon saine . Les gens qui n'osent pas dire non parfois peuvent-ils être véritablement eux-mêmes face à ceux qu'ils côtoient? Se restreindre mais donner le meilleur me semble préférable.
Et puis, pour ma part en tout cas, je ne peux pas faire autrement. Si une journée se passe sans que j'aie eu ce moment "égoïste", je deviens très vite agressif, désagréable et virulent en paroles. Quelques amis ou collègues en ont fait, à leur plus grande surprise , la douloureuse expérience. Ce moment est à moi, pas touche, sinon je mords. Et ceux qui, se fiant à mon air de gentil labrador (oui, F-J., d'épagneul, si tu veux, vu les oreilles!), n'y ont pas cru se sont fait mordre.
J'ai eu en main, au début de ma carrière, un texte de Camus (dont le thème général touchait au théâtre, si j'ai bonne mémoire) allant dans le même sens: si l'on veut rendre les autres heureux, il faut être heureux soi-même. Le moment "égoïste" semble une bonne façon d'y parvenir.
samedi 23 février 2008
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