dimanche 8 septembre 2013

Ce soir

Ce qui l'emporte en moi, au-delà de la souffrance, c'est la colère. J'ai ressenti aujourd'hui la même qu'au moment de la mort de ma sœur, qui m'avait éloigné de la foi que j'avais profonde. Quel est ce Dieu qui emporte les enfants avant les parents, les cadets avant les aînés ? L'injustice me fait hurler. Je sais que c'est absurde, qu'il n'y a pas de logique dans la mort, mais je ne peux m'empêcher d'en vouloir à celui qui ne tient pas compte du courage, de toute cette force qu'il a fallu à mon frère pour n'accepter de baisser les bras qu'aujourd'hui. Mon petit frère, je l'ai admiré pendant toutes ces années où il a tout fait pour vaincre son mal. Sa femme me disait que c'est lui qui l'empêchait de sombrer elle aussi, que c'est grâce à lui, à sa volonté de s'en sortir qu'elle a tenu le coup à ses côtés. Ma colère est-elle une fuite devant la douleur, une façon de nier le réel ? Je ne sais pas mais je la revendique parce qu'elle me porte ce soir.

7 commentaires:

CHROUM-BADABAN a dit…

Je connais cette colère, cette révolte. C'est injuste.
Déjà la maladie, inégalement partagée, c'est dégoutant.
La distribution de la mort en dehors de la vieillesse est injuste. Toujours injuste et totalement "dégueulasse"
Pourquoi ?
Pour qui ?
Pour rien
Pardonne-moi de dire ça...

Valérie de Haute Savoie a dit…

Je t'embrasse tendrement.

Jérôme a dit…

Bises également.

Petrus a dit…

Certes, tes sentiments sont compréhensibles.
Mais, avec le recul, tu réaliseras que c'est notre destin et que, malgré tout, il a atteint la sérénité qu'il souhaitait.
Comme pour Fabrice, il a été emporté vers une certaine voie, celle que nous suivrons tous pour nous retrouver un jour.
Espère au moins cela !

Upsilon a dit…

Courage.
J'ai éprouvé aussi les mêmes sentiments il y a quelques mois. Mon feu intérieur s'est nourri de la haine contre la mort. Il m'habite encore.
C'est précisément le sens de nos existences qui me questionne. A quoi bon si tout n'est que souffrance ? Quel sens en tirer ?

Calyste a dit…

daniel : pourquoi te pardonner ? je suis dans le même état d'esprit en ce moment.

Valérie: douce, merci.

Jérôme : merci à toi aussi, fidèle.

Petrus : Fabrice a choisi, pas mon frère.

Upsilon : aucun sans doute. Je le découvre bien tard en ayant voulu y croire longtemps.

Petrus a dit…

Oui, Fabrice "avait choisi" mais l'issue est la même...
Bises affectueuses.