Deux passages aujourd'hui sur ce blog ont particulièrement attiré mon attention, non par leur importance mais par ce qu'ils m'évoquaient: l'un du Québec, de la petite ville de Saint-Hyacinthe, l'autre d'Allemagne, de Gengenbach, beau bourg près de la Forêt Noire.
Qui en effet connaît ces deux localités, ici, en France? Eh bien moi, je les connais toutes deux.
Saint-Hyacinthe m'a laissé plutôt un mauvais souvenir. Alors que je voyageais avec une chorale d'enfants, nous avons été hébergés dans cette ville dont, le lendemain, on nous a fait visiter le palais de justice. La femme chargée de l'accueil n'était rien moins qu'agréable et la nourriture du soir a consisté en une platée énorme de spaghettis trop cuits dont les rations personnelles étaient servies à la main dans les assiettes. En boisson, du lait. Moi qui ne l'aime pas, j'ai dû vivement insister pour pouvoir accéder à un pauvre robinet d'aqua simplex. Je précise pour les Québécois éventuels qui me liraient que c'est le seul souvenir négatif que je conserve de la Belle Province et que, partout ailleurs, l'accueil fut toujours chaleureux et convivial.
Pour Gengenbach, il en est tout autrement. Lors d'une semaine européenne que nous organisions, Evelyne et moi, en Alsace chaque année au début du mois de Juin, nous faisions visiter aux classes de cinquième aussi bien le château du Haut-Koenigsbourg que le camp de concentration du Struthof (avec préparation bien entendu), la volerie des aigles installée sur un piton au-dessus de la vallée, dans les ruines d'un burg, que la ville et la cathédrale de Strasbourg, le centre de Colmar qu'une fabrique de pains d'épices. Et un jour était consacré à une virée en Allemagne voisine. Pour ma plus grande joie car j'ai toujours adoré ce pays et compte bien en apprendre la langue une fois ma retraite venue.
Le circuit a varié selon les années, de la ville de Freiburg-en-Brisgau au Titisee, d'un musée de l'horlogerie au cœur de la Forêt-Noire à l'éco-musée passionnant de Gutach. Mais plusieurs années, nous nous sommes en route arrêtés à Gengenbach, charmante petite ville du Bade-Wurtemberg. Charmante en effet par les restes d'une abbaye, par ses deux portes moyen-âgeuses, par son marché installé sur la place centrale et par le souvenir que j'ai, au mois de Juin de cette année-là, de la célébration de la Fête-Dieu. Tous les magasins de la ville étaient fermés mais avaient décoré leur devant de porte de tapis de pétales de rose comme je n'en ai jamais vu nulle part ailleurs. Pour les élèves, avides d'acheter cannettes de boissons gazeuses et bonbons au goût chimique prononcé, ce fut une profonde désillusion. Pour moi, ce fut un enchantement.
Ce qui me frappa ce jour-là, comme beaucoup d'autres vécus en Allemagne, c'est la force qu'y a encore la tradition que l'on perpétue de façon rituelle, sans la changer, sans la moderniser parce que ces rites, tels quels, parlent mieux que les représentations passagères que l'on voudraient leur substituer. Je ne suis pas passéiste et accepte volontiers l'évolution mais proposer parfois des images immuables de certaines traditions millénaires, cela me semble agréable aussi. (Attention, ne pas tirer de conclusions trop hâtives: par exemple,j'aime le latin mais n'approuve aucunement, c'est la moins que l'on puisse dire, la réintégration au sein de l'Église catholique, de trois ou quatre brebis plus qu'égarées, voire négationniste pour la plus atteinte! Mais je m'éloigne de mon sujet!). Ce spectacle des rues jonchées de brassées de pétales de rose ne nous fut donné à voir qu'une seule année, hélas. J'aurais aimé posséder à l'époque l'appareil photos que je possède aujourd'hui pour vous en faire profiter. Mais il vous faudra me croire sur parole!
lundi 9 février 2009
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2 commentaires:
Tu n'avais pas pris de photos avec un appareil argentique...? Tu aurais pu les scanner (enfin, une ou deux) et puis nous en faire profiter tout de même...
(Mais je deviens trop exigeant, là...)
Non, je ne crois pas avoir des photos de Gengenbach. Il faudrait que je fasse des recherches, mais bon, pas tout de suite...
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