Il pleut. depuis deux jours, sans interruption. Lassitude du temps, lassitude des efforts. Courbatures des muscles. Mais on avance. Je ne mettrai pas les pieds dehors.
Coïncidences qui font la vie. On ne connaît pas quelque chose, on en entend un jour parler pour la première fois et les jours suivants vous ramènent au même point nouveau, sous différents détours, comme une marée capricieuse. Ce matin, entendu à la radio la chanson de Sœur Sourire: "Qu'ils sont beaux, les pieds des missionnaires!". Écouté avec attention et souri souvent, ri parfois même devant ces vers naïfs et édifiants. Cet après-midi, chez Erri De Luca ( Sur la trace de Nives), je trouve ce passage:
J'aime les pieds des porteurs. Je comprends mieux un verset de l'Ecriture sainte depuis que j'ai vu leurs pas. Il dit "Comme sont beaux sur les montagnes les pieds des porteurs de nouvelles"(52,7). Avec Isaïe, le plus grand poète d'entre les prophètes, la divinité se concède des déclics de poésie: beaux sur les montagnes les pieds. Parce qu'ils montent avec élan pour apporter une nouvelle. Ils doivent être beaux parce que la beauté est un contrepoids de l'effort et le rachète.
Isaïe était présent aussi chez Sœur Sourire.
Sur mon canapé. Pour la sieste. J'ai fermé les yeux. Le sommeil n'est pas venu. Je pensai. Dehors, le bruit caractéristique des pneus de voitures sur la chaussée mouillée. Au dessus de ma tête, le bruit d'une chaise bousculée.
J'ai appris la mort d'Amédé à Kikou. Pourquoi ne pas le lui avoir dit plus tôt? Pour la protéger? Pour me protéger? Parce que je n'y crois pas? Elle a encaissé. Mal. A évoqué l'image des fleurs, celle que j'ai mise en photo ici il y a quelques jours. Elle se souvient de la beauté, depuis l'intérieur, de ces plantes dans les rayons du soleil, des jeux de lumière de lianes et de feuillage dans la cuisine.
Repas indien hier soir avec mes collègues de français et certains d'histoire. Nous étions huit, cinq femmes, trois hommes. Tous fatigués. La conversation s'est partagée en deux: quatre/quatre. Le restaurant rentabilise tellement l'espace que nous nous entendions à peine. Bon repas mais l'étincelle n'y était pas. Nous sommes au moins sûrs d'être bien ensemble.
Appris le retour chez elle, dans ses pénates, d'une amie hospitalisée. Un peu de lumière dans tout ce gris.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire