Une grosse journée pour moi aujourd'hui, comme tous les jeudis, mais engraissée encore par la réunion sablier de parents cinquième ce soir. Bonne écoute, coopération constructive. Mais là n'est pas ma joie du jour.
Après le repas de midi, je suis sorti du bâtiment, comme d'habitude pour accompagner les fumeurs qui sont, majoritairement, de mes amis. En plus, il faisait beau, le vent ayant réussi à chasser les nuages. J'avais bien en tête de faire quelques photos du parc, que Pascal, le jardinier, s'évertue à débarrasser des feuilles mortes et qui, bientôt, aura perdu tout son or.
Près de l'endroit où les fumeurs se livrent à leur vice même pas secret, se trouve le Provincialat de la congrégation fondatrice de l'école. Ce petit bâtiment, assez joli de lignes, n'est plus guère habité depuis longtemps et doit être rénové et transformé. Les travaux ont commencé ce matin. Première tranche: démonter entièrement le réseau électrique, ainsi que les anciennes salles de bains et toilettes, et débarrasser les lieux des imposants radiateurs de fonte qui ont fait leur temps.
Après le repas, la plupart des ouvriers étaient invisibles et j'ai pénétré, sans rien demander à personne, dans cette aile du bâtiment que je connaissais à peine. Ayant rencontré le chef-électricien, je lui ai demandé si je ne le gênais pas et lui, tout en m'assurant que non, m'a suivi dans ma découverte, pas à pas. Je me suis même demandé, un court instant, s'il n'allait pas profiter d'un recoin isolé pour me faire des avances... malhonnêtes. Mais non, rien de cela.
Étrange atmosphère qui se dégageait de ces petites pièces en bout de vie, aux papiers peints pisseux et ternes, sentant la poussière, de ces lambeaux de fils électriques pendants au plafond, de ces mastodontes de fonte achevés à coup de massette. Dans d'autres pièces, encore épargnées, s'entassaient du mobilier antique et des empilements de documents, revues et livres pieux. Destinés à la benne? Quelques meubles de beau bois ciré ont attiré mon attention. Mais tout cela sent la déréliction et les années d'abandon.
Enfin, ce bâtiment bouge. Enfin, la congrégation se lance dans des travaux qui attendaient depuis trop d'années. De grosses tranches du projet vont suivre. J'aurai à peine le temps d'en voir le résultat définitif avant de prendre ma retraite. Mais aujourd'hui, j'étais content de pouvoir visiter un des coins de cette école encore inconnu de moi. Il me reste dans ces lieux fort peu de terra incognita. Depuis le temps!
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2 commentaires:
"Je me suis même demandé, un court instant, s'il n'allait pas profiter d'un recoin isolé pour me faire des avances... malhonnêtes. Mais non, rien de cela."
(dit-il avec un zeste, deux zestes, un citron tout entier d'amertume et de regret dans la voix.... )
Tout occupé que tu étais à nous décrire le bâtiment, tu as oublié de nous dire comment il était physiquement, ce "chef électricien"... électrisant....?
"J'aurai à peine le temps d'en voir le résultat définitif [des travaux] avant de prendre ma retraite."
Ah bon...?? Tu en es si proche ?? Ou bien les travaux dureront-ils si longtemps....?
Le plus beau chez cet électricien, c'était sa combinaison de travail: je trouve toujours ça très érotique. Les travaux vont durer longtemps, et j'ai 56 ans. Encore environ 6 années de travail. Mais je me maintiens!
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