dimanche 16 novembre 2008

Ici et maintenant.

Invité hier soir à dîner par des amis chez qui je ne suis pas allé depuis longtemps. Bien sûr, persuadé d'avoir retenu l'itinéraire, je ne prends pas l'adresse et m'élance direction Craponne, sûr de moi et me disant que, de toute façon, j'ai leur téléphone. J'arrive (presque) à domicile et me perds dans les derniers mètres: rien ne ressemble à ce qui restait dans mon souvenir. La campagne autour de Craponne, la nuit, par le froid d'hier soir, est d'un accueillant!

Pas de souci: je compose leur numéro sur mon portable. Le leur est branché mais ne répond pas. Deuxième tentative au bout de cinq minutes, deuxième échec. Je commence à fulminer et à envisager un retour anticipé sur Lyon quand j'aperçois une voiture immatriculée dans l'Ain qui passe devant moi. Seraient-ce les autres amis invités ce soir, et dont je sais qu'ils habitent Meximieux? Je suis le véhicule ventre jaune, dépasse l'endroit où j'avais fait demi-tour et retrouve le paysage habituel à peine cinquante mètres plus loin. Encore une fois, trop impatient!

La silhouette du conducteur de l'autre voiture m'est familière: ce sont bien les autres amis. Alors, je me lance dans une série d'appels de phare, tour facétieux que je leur fais et cela fonctionne: lorsque ils descendent de voiture, ils n'en mènent pas large, mais éclatent de rire quand ils me reconnaissent. Ainsi nous arrivons ensemble chez P. et G.

J'y fais la connaissance du deuxième occupant de la voiture, Christian, l'ami de Wenceslas, qui partage sa vie depuis plusieurs années. Tout de suite la bonne humeur s'installe, aidée par des apéritifs servis à flots. La soirée se passera ainsi, autour d'un délicieux tajine aux abricots, chaleureuse et animée, marquée de rires et de discussions tantôt sérieuses, tantôt plus coquines.

J'échange surtout avec G., le mari de P., et avec Christian. Ce dernier est intéressant mais a malheureusement un tic de langage que je supporte de moins en moins: lorsqu'il parle de ses voyages, il indique qu'il a FAIT la Turquie, qu'il a FAIT Cuba, etc. Cela me crispe chaque fois, et je sais pourquoi: pour moi, il y a dans cette façon de parler comme un relent de colonialisme, de condescendance pour les pays visités et leurs habitants. Même si, bien sûr, ceux qui emploient l'expression ne le font pas avec cette intention méprisante.

Malgré ce petit détail, excellente soirée. Je suis rentré chez moi à 2h30 ce matin, détendu et heureux: pas un seul instant je ne m'étais "absenté" de la soirée. Je n'ai pensé ni à l'avant, ni à l'après. Ici et maintenant. Content de ce que je vivais. En communion, peut-on dire. J'avais presque oublié comme cela peut être agréable.

Et ce matin au réveil: même pas fatigué!

8 commentaires:

Anonyme a dit…

même pas mal à la tête, chapeau

Calyste a dit…

Même pas!

Anonyme a dit…

Ca fait même un peu guerre coloniale non ?

Calyste a dit…

Oui, Christophe, un peu comme "J'ai fait l'Indochine (ou l'Algérie)". On peut aussi rapprocher de "J'y étais!"

Anonyme a dit…

Pour le lecteur non régional, il faut se demander si "les ventres jaunes" sont ainsi surnommer parce que:
1)Ils mangent de la farine de maïs en soupe (les gaudes)?
2) Ou parce que les riches marchands de la Bresse se baladaient autrefois avec leurs louis d'or plaqués sur le ventre ?

Anonyme a dit…

surnomés et non surnomer (attention à l'orthographe!)

Anonyme a dit…

2 m, étourdis

Calyste a dit…

Pour l'étourderie, ça me rassure, Totem: il n'y a pas que moi! Quant à l'explication exacte de l'expression "ventre jaune" pour les habitants de la Bresse, je ne la connais pas. J'opterais pour la farine de maïs, mais sans certitude.