lundi 24 novembre 2008

Le destin.

Hier soir, j'ai changé mes habitudes: je n'étais pas devant cet écran mais devant celui de la télévision, à me passer un Dvd. Il y a longtemps que je voulais voir Le Destin, de Youssef Chahine, dont Olivier a parlé dans un billet lors de la mort du réalisateur égyptien.

Alors, j'ai enfilé mon antique survêtement complètement avachi, enfilé mes pantoufles, revêtu ma chaude robe de chambre (non, non, tout ceci au sens propre) et me suis enfoncé dans mon vieux fauteuil totalement démodé où je suis si bien. Et en avant la pellicule.

Deux heures de plaisir. Oui, ce film est un grand film car, au travers d'une histoire accessible à tous, mêlant aventures, amour et traîtrises, tous ingrédients des films uniquement d'actions, il nous assène un message intemporel (et tellement contemporain) de tolérance religieuse et simplement humaine.

L'histoire: en Andalousie, au XII° siècle, à l'époque sous domination maure. Le philosophe Averroès vit à la cour du calife Al Mansour dont il est l'un des conseillers. Mais une bande organisée, à la solde d'un autre des conseillers du calife qui cherche à s'emparer du pouvoir, se sert de l'Islam comme d'un levier dans cette ambition et arrive à embrigader le plus jeune fils du monarque. Le complot est bien près de réussir lorsqu'ils parviennent à obtenir l'autodafé des oeuvres du philosophe et de quelques autres au nom d'une fatwa prononcée par Al Mansour. Celui-ci ne s'aperçoit de son erreur qu'à la fin du film.

Film simple, parfois simpliste mais optimiste et qui dit les choses. "La pensée a des ailes et rien ne peut les lui rogner" est une phrase qui apparaît ou est prononcée deux ou trois fois dans diverses occasions. Chahine dénonce l'intolérance et l'hypocrisie consistant à se servir d'une religion à des fins purement politiques. Ici, il parle de l'Islam mais son discours est plus général: les Chrétiens ou les Juifs ne sont pas à l'abri de ces travers. Une des armes contre cette intransigeance est la musique ainsi que la danse et le chant, la philosophie côtoyant ces arts mineurs et ceux qui les pratiquent (Averroès est le conseiller du calife, une sorte de guide spirituel de ses fils et, en même temps, fréquente une danseuse et un chanteur bohèmes).

Cinéma populaire au sens noble du terme donc. Merci, Olivier, de m'avoir fait connaître ce film. Il serait peut-être bon de le programmer parfois sur les chaînes nationales. Tiens, par exemple, en remplacement du feuilleton de nos grandes héroïnes nationales, Ségolène et Martine. Pardon, Martine et Ségolène. A moins que ce ne soit... Mais puisqu'on te dit que non!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ton plaisir est partagé !
Parce que tant mieux s'il t'a plu.

Calyste a dit…

Moi qui m'endors facilement devant la télé, pas une minute!