Je m'en faisais une joie, en supposais à l'avance les plaisirs partagés, donnés autant que reçus, conjecturais possibilités, probabilités et fantasmes. Bref, j'attendais avec un peu de fébrilité ce dimanche après-midi où je devais retrouver Raphaël et son ami pour nous rendre ensemble au sauna bleu. Ce qui fut fait. L'endroit est propre et agréable, même si on met un certain temps à s'habituer à la grande pénombre qui y règne, surtout pour des gens comme moi qui doivent ôter leurs lunettes. Des cabines, un sauna, un hammam, un bain à remous, encore des cabines, des coins plus sombres, des salles de télévision et de projection: tout pour être heureux.
A treize heures, quand nous sommes arrivés, pas grand monde. A seize heure trente, quand je suis parti, on se bousculait presque. J'ai renoué ainsi aujourd'hui avec une vieille passion que j'avais abandonnée il y a une vingtaine d'années au moment du développement alarmant du sida et du début des années noires pour Pierre (et donc pour moi). Je me souviens de l'excitation que cela me procurait à l'époque, des débauches assouvies à deux, à trois ou à beaucoup, des moments plus tendres d'isolement en tête à tête dans une cabine, des rencontres parfois riches et intéressantes, même si sans lendemain (mais j'avais mon lendemain).
Je n'ai pas retrouvé ça aujourd'hui. J'étais là sans y être, avec le regard, les pensées ailleurs, me regardant regarder ces corps dénudés, me surprenant à ne pas être émoustillé par les positions prises, les actes entrepris. Le pire, c'est que j'aurais voulu l'être, présent et excité. Pour dire la vérité, je l'ai été peut-être un petit quart d'heure, quand la population a commencé à augmenter. Cela ne m'a pas empêché de participer à la fête charnelle, un peu, du bout des doigts et du bout des lèvres.
Pourquoi? Je n'en sais rien. Perte d'habitude? Vieillissement? Anxiété de la nouveauté? J'avais l'impression d'avoir, cet après-midi, une libido totalement dégonflée. Ce n'est pourtant pas mon comportement habituel. Peut-être vais-je, avant de reprendre le travail, tenter une nouvelle expérience dans l'autre sauna digne de ce nom sur la place de Lyon.
En quittant les lieux, alors que je finissais de me rhabiller dans le vestiaire, j'ai eu un bref instant l'impression de voir arriver Nicolas. Était-ce réellement lui? Je n'en sais rien. Nicolas, quand tu me liras, éclaire ma lanterne.
dimanche 2 novembre 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
7 commentaires:
comme quoi le sexe c'est pas automatique même dans ce genre d'endroit
Si c'est moi le Nicolas auquel tu penses, c'est impossible :) Je n'ai jamais pénétrer l'enceinte d'un sauna (une fois en rêve et il n'était pas homo)... mais qui sait peut-être qu'un jour
J'avais écris un commentaire mais celui-ci a disparu. Je disais donc en complémentarité de En passant, que nous avons peut être tendance à banaliser le sex ... Personnellement, j'ai parfois plus d'éxcitations en pensant y aller qu'en y étant réellement ...
Et pour Nicolas, il est vrai qu'on ne doit jamais dire jamais ;-) Tu préférerais peut être plus un bar ...
c'est pas moi non plus!! bon,faut dire que chuis pas lyonnais et m'appelle pas nicolas....
mais contrairement au premier nico j'ai déjà pénétré...enfin y'a longtemps!! ;-))
Automatique, non, prévisible,oui: on y va pour ça, après tout!
Mais il est vrai que l'idée avant est souvent plus excitante que la réalité.Quoique! Il ne faut pas exagérer non plus! Demandez à Piergil.
Je n'étais vraiment pas sûr, Nicolas. J'étais à deux doigts de lui demander. J'aurais eu l'air malin!
Pour faire simple, si tu crois me voir un jour regarde deux détails : je porte une croix égyptienne en argent (pas toujours visible certes...) et une alliance (en or) à la main droite, doigt du milieu. Si tu ne vois pas cette alliance, c'est que ce n'est pas moi car je la porte toujours. C'est aussi simple que cela :)
@ S.
Oui, il ne faut jamais dire jamais, c'est certain. Je suis allé dans un sex club, l'an passé, à Nice, je pense que c'est plus l'ambiance qui me correspond, pour me sentir à l'aise.
Maintenant oui, c'est sûr que je préfère les bars :)
Pour moi,Nicolas, regarde les oreilles et une alliance en or à la main droite, à l'annulaire. Je porte aussi la clé de vie égyptienne mais masquée sous mes vêtements. Pas compliqué non plus!:-)
Enregistrer un commentaire