Le provincialat peu à peu disparaît sous les coups de masse et de marteaux-piqueurs. Chaque jour, la benne se rempli de gravas qui furent ses cloisons et ses murs intérieurs. Chaque jour s'amoncellent dans la cour morceaux de métal et bouts de boiserie, robinets, fils électriques, tuyauteries et émail fracassé.
Je n'ai pu entrer ni monter dans les étages aujourd'hui, les ouvriers absents ayant verrouillé la porte. Quelques photos du rez-de-chaussée, seul endroit accessible. Pièces dévastées, au sol creusé jusqu'à la terre, huisserie arrachée. Que vont-ils faire? Ce moment de la restauration m'est toujours particulièrement pénible: je n'aime pas que l'on démolisse. J'ai trop en tête la fin de notre maison familiale, dans les années soixante-dix, cette ferme appartenant aux mines et qu'elles vendirent à la commune pour permettre l'implantation.... d'un terrain de foot. La fin aussi, en partie, de la maison de Pierre, à Bons, dont il ne reste, paraît-il, que les quatre murs debout.
Et contre le mur de ce qui fut une de ces pièces du rez-de-chaussée, j'ai trouvé, miraculeusement épargné, mais sans doute pour peu de temps, auprès de lambeaux de vieille tapisserie, un panneau presque entier de fresques jaunes et grises. Quelle était la fonction de cette pièce à l'origine? Qui a peint ces fresques? Qui les a longuement observées en attendant au parloir, par exemple, l'arrivée d'une religieuse? J'aime retrouver des bribes de vie antérieure arrachée un instant à l'oubli définitif. Un hommage rendu à ceux qui travaillèrent et à ceux qui aimèrent.
dimanche 30 novembre 2008
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