Hier, en regardant une des photos que j'ai prises, quelque chose m'a sauté aux yeux : en fait, lorsque je photographie, je prête rarement attention à l'ensemble de ce que je vois. C'est ainsi qu'après, comme hier, m'apparaissent des détails que je n'avais pas remarqués (quand je dis "détails", ils peuvent être énormes).
C'est que, plus ou moins consciemment, mon œil ne s'attache, la plupart du temps, qu'aux lignes, aux symétries, à la géométrie, aux systèmes. Ça, je le savais déjà plus ou moins. Mais il m'est alors apparu, en regardant cette photo, que je faisais la même chose avec les langues vivantes (voir ce que j'ai écrit dernièrement sur l'allemand, plus considéré par moi comme sujet d'étude abstrait que comme langue vivante) et avec la voix humaine : la sonorité, la musicalité de la voix me frappent bien avant le sens, ce qui me vaut souvent l'inconvénient de faire répéter mon interlocuteur.
Je crois que tout cela reflète assez bien un des aspects primordiaux de mon caractère dans sa façon d'appréhender la réalité.
dimanche 19 avril 2015
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
Bien intéressant tout ça. Moi j'aime beaucoup ces surprises photographiques. J'ai surtout je crois un regard "mise en scène", assez global, lignes, relief et couleurs en gros. Et puis en regardant les photos ensuite, je vois apparaître ce que j'avais sans doute perçu mais sans le voir consciemment.
Et pour la vois alors c'est encore peut-être plus bizarre. Comme toi je suis d'abord sensible à la musicalité de la langue et à la voix qui la parle. Je m'amuse même de temps en temps à écouter des radios étrangères dans des langues que je ne connais pas du tout. De la musique avant toute chose comme disait l'autre ! Enfin...comprendre c'est pas mal non plus. Mais je me demande si ça ne m'a pas sérieusement handicapée quand j'ai voulu apprendre certaines langues.
La "voix" voulais-je dire, évidemment.
Plume : un autre type de surprises photographiques, c'est lorsque tu n'as que le temps de saisir ton appareil et que tu appuies sans viser, sans faire la netteté, sans cadrer, et que la photo est splendide. Mais ça n'arrive pas souvent.
"mon œil ne s'attache, la plupart du temps, qu'aux lignes, aux symétries, à la géométrie, aux systèmes" : voilà qui explique en partie pourquoi tu as une vraie personnalité photographique, que tu captes des choses que tout le monde ne perçoit pas.
Cornus : je ne sais pas, c'est instinctif. C'est d'ailleurs pour la même raison que je n'aime pas faire de photos de famille, que je rate systématiquement.
Enregistrer un commentaire