Je voulais parler du livre d'Alexandre Jollien, Petit Traité de l'abandon. Finalement, je ne le ferai pas: je ne sais comment aborder tous les sujets qu'ils évoquent.Je vais me contenter d'en extraire deux passages, que j'ai marqués et qui m'ont marqué:
" Lors de mes premiers cours (i.e: de judo), j'éclatais de rire chaque fois que je tombais. Je me relevais presque hilare en me rappelant ce qu'avait dit le médecin à mes parents: "Il ne marchera jamais." Dans mon cas, la gratitude, c'est peut-être de savoir d'où je viens et ce que j'ai reçu de la vie. Si je louche sur le beau judoka, il est clair qu'il me manque des ceintures et que je n'aurai jamais un physique de rêve. J'aurai beau faire tous les régimes du monde et autant d'heures de musculation que je veux, jamais je n'aurai ce corps. En revanche, si je me rappelle chacun des pas - et c'est au sens propre que j'emploie ce mot -, que j'ai faits pour arriver là et pour avoir la possibilité de me faire casser la figure sur un tatami, j'éprouve une joie insondable."
" Il y a au plus profond de mon cœur une loi quasi implacable qui veut que chaque instant soit empreint de manque. Tandis que je parle ou écris, je suis bien. Pourtant, je pense à mes enfants. Quand je suis avec mes enfants, il me manque un ami. Quand je suis avec un ami, il me manque ma femme. Toujours, le manque est présent. La plus grande sagesse qui me manque, c'est de savoir cohabiter avec ce manque."
(Alexandre Jollien, Petit Traité de l'abandon, pensées pour accueillir la vie telle qu'elle se propose. Ed. du Seuil.)
lundi 17 décembre 2012
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6 commentaires:
J'ai écouté Alexandre Jollien à propos de son livre dans la belle émission de Frédéric Lenoir "Les Racines du ciel" le dimanche matin sur France Culture. Cette émission traite, avec un invité, de sagesse, de spiritualité, et des pratiques associées. Alexandre Jollien était très naturel, spontané, et a parlé de son handicap, de son expérience de la méditation et de l'abandon, justement. Rejoignant sur le sujet une précédente émission avec François Roustang ("Connaissance de soi et désintérêt de soi") et aussi le livre de Frédéric Lenoir justement ("Petit traité de la vie intérieure"). C'est très intéressant, mais je me demande toujours ce qui en reste dans la vie quotidienne. Entre la leçon de sagesse appliquée et l'application personnelle, il y a un fossé.. La sérénité doit être un long chemin, (très-très long pour les "calmes" dans mon genre..) J'aurais aimé justement avoir ton avis sur cette lecture..
J'ai déjà lu plusieurs livres d'Alexandre Jolien et je me suis demandée si celui ci me plairait puisqu'apparemment il parle de spiritualité.
Mais ces deux extraits me plaisent déjà.
Question ou affirmation: tu ne me chercherai pas si tu n'avais trouvé. Je ne connais pas A. Jollien. Mais en lisant les extraits que tu cites, j'ai l'impression qu'il a trouvé. Quoi? Ce qu'il - ce que nous - cherchait. La voie de l'abandon qui conduit à la plénitude, à ne plus resentir de manque. Mais il faut beucoup de moyens, de forces pour être capable d'abandon.
Jean-Pierre: je me suis fait exactement la même réflexion que toi. D'abord une certaine fascination puis le retour à la réalité, en tout cas à ma réalité. Ne reste plus qu'à accepter d'être "calmes"!
Valérie: oui, il parle en contre-chant de spiritualité tendance bouddhiste. Ce qui, sur ce point, me le rend un peu étranger (pas la spiritualité, le bouddhisme).
Didier: je crois qu'il les a tirés de son handicap, aussi paradoxal que cela puisse paraitre. Nous ne sommes sans doute pas assez "handicapés".
Deux extraits bien choisis qui me donnent envie d'en lire davantage!
Georges: le livre m'a été offert avec un CD joint que je n'ai pas encore écouté. Il me faut pour cela un lecteur pour le format mp3. J'ai honte de le dire, mais je ne sais même pas ce que c'est!
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