vendredi 2 décembre 2011
Couac
Il suffit d'un rien, d'un presque rien pour que la journée la plus belle s'ennuage tout à coup: une remarque un peu acerbe d'une amie, par exemple. La phrase à peine finie, on sent, à l'intérieur, l'ascenseur qui se décroche et même si l'on continue à sourire, on n'est plus au bon étage. Porter ensuite ces paroles en se disant que ça peut arriver, que les mots dépassent parfois la pensée, que l'autre a le droit d'être fatigué ou irritable, que l'on a peut-être mal compris. Et la rengaine se met en place. On voit des heures durant la scène et le visage qui se crispe, les lèvres qui bougent pour prononcer ce que l'on ne voudrait pas être irrémédiable. Ça résonne la dedans, comme dans une caverne vidée soudain pour ne plus accueillir que ce refrain que l'on chasse et qui s'incruste. La peine vient d'abord, la colère ensuite, et puis, apanage de l'âge, le "je m'en fous" dont on sait bien qu'il n'est pas vrai. Ne reste plus qu'à attendre et trouver le bon moment pour se débarrasser du poids que l'autre, surpris, aura sans doute oublié depuis longtemps. J'ai toujours eu la cicatrisation douloureuse.
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7 commentaires:
Je te sens blessé, désabusé...
Ca me fait mal.
Tiens, idée !
Demain, chacun à l'heure de son choix photographie...
au choix : le ciel, son nombril, un arbre :) si tu préfères autre chose tu dis hein ! ;-)
Da Garan
Cette note me va comme un gant ! Souvent je ressens la même chose, c'est comme un mauvais goût dont on n'arrive pas à se débarrasser. Et puis on s'en veut de tant s'en faire pour pas grand chose, un petit accident de parole...Heureusement ça passe !
Caly: promis.
C'est quoi, "da Garan"?
La Plume: ça a l'air de passer, mais ça s'accumule.
Cette image de l'ascenseur me plaît beaucoup et semble correspondre à ce qu'il m'est parfois arrivé de vivre. Enfin ces choses là sont assez rares car je crois être globalement d'une humeur assez égale même s'il m'arrive de prendre beaucoup sur moi comme en ce moment au boulot où j'ai du mal car je ne sais plus où donner de la tête.
Cornus: je te souhaite que ça dure! Je parle de ton humeur égale, pas de ta surcharge de boulot.
bien décrit, le processus
Karagar: c'est du vécu!
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