Qu'il est difficile de parler d'un livre comme celui-ci. Lonesomme dove, de l'américain Larry McMurty est inracontable, et pas seulement à cause des quelques 1200 pages que couvrent ses deux épisodes. D'une façon un peu caricaturale, on pourrait dire qu'il s'agit d'un road movie à l'époque des cow-boys. On pourrait aussi penser à une tragédie grecque où qui aime n'est pas aimé par celui ou celle qui en aime un(e) autre et où le poids du passé finira par faire courber la tête sous le couperet de la fatalité.
Lonesome Dove, c'est une toute petite bourgade du Texas où d'anciens rangers, pourfendeurs d'indiens ou de voleurs mexicains, vivent tranquillement comme en communauté. Jusqu'au jour où l'un d'entre eux, Woodrow Call, décide d'émigrer au Montana pour y fonder un ranch en compagnie de son vieux camarade Augustus McCrae et de quelques hommes plus ou moins capables. Le roman racontera ce long périple où de rares femmes apparaissent, mais quelles femmes! Le voyage s'avérera dangereux, voire mortel pour certains d'entre eux et la fin de l'aventure n'aura pas le goût mielleux des success stories.
Que dire de plus? Il y en a tant à dire. J'ai littéralement dévoré ce pavé, jamais déçu, toujours impatient de tourner la page suivante. Certains personnages, comme Call ou Augustus, sont développés, d'autres décrits à plus grands traits, tous participent au bonheur de la lecture. Et surtout, au milieu de toutes ces aventures, peu d'analyse des sentiments de chacun, même s'il y en a. Pas de mégalomanie de l'auteur à vouloir tout expliquer. Ses héros semblent libres, comme les chevaux sauvages qui parcourent ses immensités herbeuses. Comme j'aime cette tendance au behaviorisme! Comme elle repose de cette complaisance sirupeuse de nombreux romans français actuels où les personnages ne sont qu'un bon prétexte à la masturbation pseudo-psychologique de leurs créateurs.
(Larry McMurty, Lonesome Dove, Ed. Gallmeister. Trad. de Richard Crevier.)
dimanche 11 décembre 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire