Ce soir, c'était théâtre. J'en arrive. Frédéric avait eu la bonne idée de réserver trois places au Théâtre Tête d'Or pour la dernière à Lyon (c'était même une prolongation) de Master Class, de Terrence Mc Nally, avec Marie Laforêt.
Je dois dire que voir Marie Laforêt dans le rôle de Maria Callas ne m'enchantait pas. J'aime beaucoup Marie Laforêt comme chanteuse de variétés, je la trouve très belle dans le film Plein Soleil (avec Delon et Ronet!) mais de là à l'imaginer en diva finissante donnant des cours de chant à des élèves subjugués, il y a un pas que je ne pensais pas franchir. Je dois aussi préciser que Callas est, avec Ferrier et Deller, dans des registres différents bien sûr, une de mes voix préférée, une de celles, rares, qui me transpercent.
Eh bien mes craintes étaient vaines. J'ai eu très peur pendant les dix premières minutes: j'avais en face de moi Marie Laforêt, même avec des lunettes noires, et pas La Diva absolue. Je trouvais l'actrice hésitante, froide, pas lancée ni dans son texte ni dans son rôle. Et puis, très vite ensuite la magie a opéré, si bien parfois que l'on oubliait que l'on n'était pas sur la scène de la Scala ou à l'opéra Garnier. Marie Laforêt a un "abattage" extraordinaire (et toujours de très beaux yeux!). Elle fait vivre de façon intense ces trois leçons de chants données à un ténor un peu infatué de lui-même et deux soprani dont l'une, pour finir, lui crachera sa haine au visage avant de claquer la porte.
Puis la lumière devenait rare sur la scène, la voix sublime de Callas se superposait à celle de Laforêt évoquant l'enfance de Maria, sa pauvreté, ses rondeurs mais aussi sa rage de vaincre, de parvenir à la célébrité, ses cours chez Elvira de Hildago. Évocation aussi de ses amours et de ses mariages qui, hélas, n'ont jamais coïncidé, de la vulgarité d'Ari, l'armateur Aristote Onassis qu'elle aimait follement et qui finit par l'abandonner.
Le plus fascinant est, à mon avis, l'intelligence du texte: pendant plus de deux heures, on écoute des conseils d'une professionnelle du chant à de jeunes artistes débutants et jamais on ne s'ennuie. Les répliques sont souvent émaillées de beaucoup d'humour mais bien souvent elles provoquent une grande émotion face à la souffrance de cette femme si profondément humaine, dans ses qualités comme dans ses défauts. Il y a bien longtemps que je n'étais pas retourné au théâtre. Ce soir, je n'y ai pas boudé mon plaisir!
lundi 2 novembre 2009
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3 commentaires:
Ah parce qu'en plus Maria était amoureuse de l'armateur d'Onassis ? Je ne connaissais pas cette ramification de la saga... Déjà qu'avec Jackie Kennedy et tout ce qui arrive "de l'autre côté", pour moi c'était Dallas revisited, alors là... Par moments la vraie vie dépasse l'imagination des scénaristes les plus fous !
Pour moi Marie Laforêt c'est An !-ton !-Y !-van !-Bo !-ris !-et !-moi !... Mais ça doit sûrement être intéressant de la voir incarner cette autre femme. C'est vrai que physiquement, il y a une petite ressemblance....
Eh bien mes craintes étaient vaines
Que ferais-tu sans elles ?
Bises, J.
Mais il faut lire les bons magazines, Lancelot chéri!
Je m'en inventerais d'autres, J.
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