mardi 17 novembre 2009

Elle et tous les autres

Deux nouvelles aujourd'hui:
- d'abord, j'ai revu Marie. Pas dans mon cours de latin, où elle n'est pas encore revenue, mais dans le bureau de Gilles, juste nous deux, à l'abri des yeux et des regards des autres. J'avais depuis plusieurs jours senti qu'elle éprouvait une sorte de gêne à se retrouver face à moi. Et je la comprenais bien, moi qui éprouvais la même. Gilles, qui en avait parlé avec elle, me l'a confirmé. Alors, il ne fallait pas laisser s'installer ce malaise. Je lui ai demandé de nous arranger ce petit rendez-vous, et c'est ce qu'il a fait. Ce matin. Nous avons peu parlé, libérés plus que malheureux de nous retrouver face à face, nous avouant nos peurs immenses et la joie de s'en sortir aussi bien. A part un gros bleu au bras gauche et quelques pertes de mémoire que son médecin dit devoir se résorber très vite, Marie n'a rien. Je n'ai pas osé l'embrasser. Peut-être en aurait-elle été gênée. Mais je n'ai pu, à plusieurs reprises, m'empêcher de fixer mon regard sur son cou, blanc, fragile, sans écharpe, comme un reproche que je me fais encore. Bientôt, Marie, tu l'auras, ton écharpe.

- la deuxième nouvelle concerne l'ensemble du collège. Hier matin, nous avions une cinquantaine d'élèves absents. J'ai appris qu'en fin d'après-midi, ils étaient environ quatre-vingt dix. Ce matin, un léger mieux: seulement soixante-dix malades mais ce soir une centaine. Tous n'ont pas la grippe A mais il y a plusieurs cas avérés, dont une professeur. Bien entendu, le nécessaire a été fait pour prévenir les autorités compétentes. A l'Inspection Académique, il nous fut répondu: "Envoyez-nous vos listes et attendez nos instructions". Pas d'instructions plus d'un jour après. A la DDASS, encore mieux: " Vous n'avez qu'à les envoyer se faire vacciner." (Je ne savais pas que le vaccin guérissait!). Enfin aujourd'hui une réponse: "Pour la fermeture, vous faites comme vous voulez, mais c'est dès le premier cas qu'il fallait le faire (il me semble que les directives officielles parlent de trois). Maintenant que vous êtes dans le pic, il n'y a plus qu'à laisser faire". Conversation reproduite dans son idée générale évidemment, pas dans le mot à mot. Moi, j'ai une question à poser, certes un peu vulgairement exprimée mais comment parler autrement face à la vulgarité d'âme de ces gens-là: on ne serait pas par hasard en train de se foutre de notre gueule? Pour plus de précisions, il va falloir attendre qu'une nouvelle lumière nous parvienne de je ne sais quel service, une fois le dossier égaré puis retrouvé, oublié puis feuilleté par combien de fonctionnaires attentifs? Gageons que la réponse, si elle arrive, risque fort de servir de marque-page improvisé cet été, sur la plage. Au moins ne sera-t-elle pas tout à fait inutile.

6 commentaires:

KarregWenn a dit…

Nous voilà rassurés.

Calyste a dit…

Sur le premier point, oui. Le deuxième, c'est autre chose.

Lancelot a dit…

PAREIL !!! TOUT PAREIL !!!! TOUT TOUT TOUT PAREIL CHEZ NOUS EN CE MOMENT !!!!

Incroyable... incroyable.....

Cornus a dit…

Content pour Marie et pour toi bien sûr. A propos de la perte de mémoire, cela n'a rien d'étonnant. Lors de mon accident à vélo, j'y avait été sujet, comme si la voiture avait surgi de nulle part. J'avais été traumatisé, mais il faut dire que j'étais fort mal tombé puisque je m'étais fait eugueuler par la conductrice alors même que je me donnais moi-même des preuves que j'étais encore vivant.

Sur le deuxième sujet, j'y reviens pas tellement l'attitude des autorités mérite des claques à perte de vue.

Olivier Autissier a dit…

C"tait la même chose à l'école de Jean-Michel, hier.

Calyste a dit…

Cornus et Olivier: apparemment maintenant, la consigne est à ne plus fermer. Pourquoi? Qui le sait...