dimanche 3 mai 2009

Ma première étoile.

A la mort de Pierre, je m'étais fixé trois ou quatre garde-fous pour ne pas plonger: ne pas négliger l'hygiène, respecter des horaires "acceptables", ne pas sombrer dans la boisson (oui, j'en ai eu la tentation, un court moment) et manger correctement.

Sur ce dernier point, il me semble avoir fait de très nets progrès. Alors que je savais à peine casser un œuf et confectionner une sauce salade il y a quatre ans, j'arrive maintenant à réussir quelques petits plats qui se laissent manger. Au début, toujours les mêmes, que je refaisais invariablement si j'avais des invités.

Puis je me suis mis à innover, à ne pas être tétanisé par une recette lue cent fois et que j'appliquais à la lettre. Tiens, si je mélangeais ceci et cela? Essayons! Pour les proportions, je vais faire comme je le sens. Je n'ai jamais cuisiné cette viande mais je vais essayer tout de même. Au final, à part une longe de porc que j'ai trouvée un peu sèche (mais ça pouvait venir de la viande), je n'ai rien raté vraiment. Pour l'assaisonnement, je préfère d'ailleurs que chacun se compose le sien au gré de ses goûts et de ses envies.

Bien sûr, ce n'est pas de la haute gastronomie, les mélanges sont simples. Pas de sauce ou très peu, je n'en suis pas d'ailleurs un grand amateur. J'aime quand la saveur des ingrédients n'est pas totalement masquée par une préparation trop riche, pour les légumes surtout. Je me détache peu à peu de la viande, j'en mange mais moins et je lui préfère souvent les abats, tripes, rognons ou cervelles par exemple.

J., qui est un bon cuisinier, met parfois la main à la pâte quand il vient déjeuner, mais généralement il me laisse me débrouiller et ne me donne des conseils ou des tuyaux que lorsque je les lui demande. Avec moi, c'est exactement la pédagogie qu'il faut adopter.

Je crois qu'avant tout, c'est mon rapport à la cuisine qui a totalement changé. J'avais connu même évolution par rapport aux mathématiques lors de mon passage de cinquième à quatrième: d'une obscure magie, cette matière s'était soudain éclairée et, une fois la logique perçue, était même devenue source d'un grand plaisir pour moi. La cuisine semble prendre le même chemin. Je n'ai plus du tout cette appréhension devant poêles et casseroles, je suis heureux de préparer pour les autres, surtout si je les vois manger avec appétit, j'ai l'impression de faire œuvre utile, s'il faut improviser un repas vite fait, je suis maintenant capable de le faire. Autrefois, j'aurais proposé la pizzeria du coin.

Franchement, moi, ce soir, je m'attribue ma première (toute petite) étoile!

4 commentaires:

JaHoVil a dit…

Et J s'est toujours régalé de ta cuisine. Continue et innove.
Bises, J.

Calyste a dit…

Merci, ça fait plaisir.
Bises, R.

Lancelot a dit…

Comparer la cuisine aux maths, j'aurais jamais osé...!

(Remarque, j'ai toujours adoré les maths... Alors....)

Bon, pour dimanche prochain, Msieur Calyste, crabe farci en entrée, canard en gelée avec des truffes en plat de résistance, et omelette norvégienne au dessert ! Et que ça saute !

:-)

Calyste a dit…

Un tout petit peu au-dessus de mes capacités, Lancelot, pour l'instant!