Étrange expérience aujourd'hui.
Pierre avait participé il y a assez longtemps, à l'écriture d'un ouvrage collectif en sociologie. Chaque année, il recevait le relevé de ses droits d'auteur sur cette production mais sans en toucher la somme puisque celle-ci était encore trop faible. Les droits ne sont en effet versés qu'à partir d'une vingtaine d'euros il me semble. En attendant, ils sont capitalisés.
Il y a un mois, j'ai reçu, au nom de Pierre, un chèque d'une cinquantaine d'euros: le livre s'était visiblement davantage vendu ces derniers temps. Après avoir demandé conseil au notaire, j'ai pris directement contact avec cet éditeur. Je suis en effet héritier de ces droits et les chèques devront à l'avenir être libellés à mon nom. Il suffit en fait de faire parvenir aux services financiers une attestation de dévolution successorale.
Pourquoi étrange expérience? J'avais rêvé, plus jeune, toucher des droits d'auteur sur des écrits à moi, des romans, que je n'ai jamais envoyés à aucun comité de lecture. Depuis bien longtemps, l'idée m'en était totalement sortie de la tête. Et aujourd'hui, c'est la sociologie qui approvisionne ce chèque. Outre le côté cocasse de l'affaire, je trouve un peu "brassant" de revenir encore une fois, par ce biais, sur le passé, comme si encore aujourd'hui tout cela avait une réalité. Décidément tourner la page n'est pas si aisé quand la société elle-même vient retenir le geste.
jeudi 14 mai 2009
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4 commentaires:
C'est aussi que le passé a existé. Et tourner la page ne signifie pas le rayer dans le quotidien. Ou c'est un leurre !
Waow, des droits bloqués à 20 euros, c'est Versailles ! Le mien bloque jusqu'à 150 euros ! C'est dire si le placement doit rapporter.
J'aimerais, Olivier, que ce passé n'ait de réalité que dans ma tête et que ce soit moi seul qui décide quand l'évoquer.
J'aime encore plus ta réponse à Olivier que ta note tout entière.
Dans le mille. Tu sais pourquoi.
(Même si mes motifs à moi pour adhérer à la maxime que tu as formulée ici sont moins sérieux ue les tiens). Mais encore une fois, merci.
Je sais pourquoi, Lancelot.
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