samedi 30 mai 2009

Harmonies

Signe de la matinée. Tout y a été harmonies.

Le réveil, tôt mais sans brusquerie, au milieu d'un rêve agréable que j'ai tout de suite oublié. Le petit déjeuner au soleil dans la cuisine en écoutant des infos pas trop déprimantes. Le trajet jusqu'à Miribel avec Stéphane I, par le périphérique et l'autoroute de Genève étonnamment calmes par rapport à hier.

Et puis surtout notre circuit autour du lac, avec les trois boucles que je lui adjoins maintenant: la plus petite autour de l'étang où une couvée de cygnes a vu le jour cette année, la plus dénivelée, bordant une autre retenue d'eau et traversant un bois touffu, la dernière, la plus grande, là où l'on voit toujours des cerfs-volants parce que le vent s'y engouffre comme dans un couloir.

Nous avions décidé de ne pas forcer, craignant une chaleur excessive. Ce ne fut pas le cas. Il faisait même frais dans les endroits ombragés. Mais le bon rythme a été pris dès le départ et nous l'avons maintenu d'un commun accord. Du coup, pas de fatigue, pas d'essoufflement, pas de deuxième souffle à rechercher. Nous n'avons pas beaucoup parlé non plus, là aussi d'un commun accord qui n'a pas eu besoin de mots. J'avais l'impression de retrouver des sensations éprouvées pendant le semi marathon de l'an dernier.

J'ai déjà parlé du bonheur que l'on ressent en courant lorsque l'effort se fait oublier, lorsque la douleur des premières minutes disparaît et que l'on sent son corps obéir parfaitement à la sollicitation, devenir aussi prévisible et régulier qu'une mécanique bien huilée qui ne connaîtra pas la défaillance. Ce matin, ce bonheur était double. J'ai eu conscience, à un certain moment, que Stéphane I. et moi, nous étions parfaitement en rythme, en osmose si l'on peut dire. Nos jambes, la même en même temps, s'associaient dans une foulée semblable. Même nos souffles paraissaient égaux et parallèles. Le bref instant où l'on prend conscience de cette fusion a quelque chose de sensuel, d'érotique même: une communion des corps comme dans un acte d'amour.

Je n'ai bien sûr rien dit et c'est Stéphane I. qui, après, m'en a parlé alors que nous nous reposions un moment dans la pelouse, face au lac, après avoir sacrifié aux étirements obligatoires. Il avait lui aussi remarqué cette adéquation parfaite entre nous deux. Je ne pensais pas qu'il y aurait été sensible, croyant que ce genre de détail n'était remarqué (et amplifié?) que par un vieux fou comme moi.

L'harmonie se poursuivit chez lui, où il m'invita pour la première fois, devant un apéritif qui se prolongea un peu. Je l'ai vu alors se détendre petit à petit et parler comme jamais auparavant il ne m'avait parlé. Il semble me faire maintenant une grande confiance et j'en suis très heureux.

Dernière marque d'une amitié naissante: il m'a demandé si j'accepterais de faire la Saintélyon (course de nuit au début de l'hiver, d'une distance d'environ soixante kilomètres entre Saint-Étienne et Lyon) en équipe avec lui et deux de ses amis. Sachant que le plus vieux des trois n'a pas encore quarante ans, je trouve une telle demande assez gratifiante pour moi. Je n'ai pas dit non, d'autant que l'expérience me tente depuis déjà un bon bout de temps. Mais il va falloir intensifier les entraînements. D'autres occasions de se voir, donc. Et ça n'est vraiment pas désagréable.

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