Si Almodovar est un cinéaste espagnol que j'apprécie pour sa folie certaine, Andréa Camilleri tient un peu la même place dans mon cœur pour la littérature italienne.
Voici un assez vieux monsieur qui, après une bonne partie de sa vie passée, si je ne me trompe pas, à côtoyer comme metteur en scène théâtre, radio et même télévision, s'est mis à la littérature en inventant à la fois un personnage très attachant de policier, l'inspecteur Montalbano, et un style bien à lui mêlant l'italien académique, la langue sicilienne et même le patois de la région d'Agrigente, qu'il connaît bien puisqu'il est né tout près, à Porto Empedocle, la Vigàta de ses romans.
Outre ses romans policiers, il a écrit un certain nombre d'autres ouvrages, toujours situés en Sicile et mêlant tous humour et truculence, verve et connaissance approfondie des us et coutumes îliennes.
Pour tenter de rendre le foisonnement du style de cet auteur hors-norme, les traducteurs ont presque toujours recours au vocabulaire et tournures du français régional de Lyon. Un plaisir donc pour moi, puisque je le connais, de retrouver des mots ou expressions oubliées que mes parents, autrefois, employaient dans la conversation courante.
Le Roi Zosimo (titre en italien: Il Re di Girgenti, le Roi de Girgenti, un des anciens noms d'Agrigente) ajoute à ce plaisir celui d'y trouver également des emprunts nombreux à l'ancien français. Tout cela se lisant avec une grande facilité, secourue, si besoin, par un glossaire en fin d'ouvrage.
Quid de ce roman? Le plus simple est de donner la parole à l'auteur qui, dans une note à la fin du livre, cite le passage trouvé par hasard dans un livre qui lui a donné l'idée d'écrire cette histoire:
" Le peuple réussit à neutraliser la garnison des Savoie, instrument d'un roi excommunié par le souverain pontife, prit le contrôle de Girgenti et entreprit de réorganiser le pouvoir politique en désarmant les nobles, en faisant justice sommaire de plusieurs dirigeants, fonctionnaires et policiers locaux, et en allant jusqu'à proclamer roi son propre chef, un paysan du nom de Zosimo. Mais l'absence d'un programme politique réaliste priva cette contestation destructrice d'une issue positive. il fut facile au capitaine Pietro Montaperto d'avoir raison des insurgés et de reprendre le contrôle de la ville."( Agrigente, de A. Marrone et D.M. Ragusa. Trad. du passage: Dominique Vottoz)
A partir de là, l'imagination débordante de Camilleri fait le reste. Cinq cents pages de plaisir comme je n'en ai pas eu à lire depuis longtemps.
Pas d'extrait cette fois-ci. Donnez-vous la peine d'aller vous rendre compte par vous-mêmes
samedi 23 mai 2009
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2 commentaires:
Très bonne idée de lecture pour cet été, je note :)
Je crois que ça te plaira. En tout cas, je l'espère.
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