Le plus pénible, dans le fait de vieillir, c'est de ne plus savoir ce que l'on fait de ses affaires. Il m'est rarement arrivé, dans ma vie, de perdre quelque chose. La seule fois dont je me souvienne, c'était au glacier des Diablerets, en Suisse. Je devais avoir neuf ou dix ans et je faisais un petit voyage de deux jours avec l'école primaire. Au retour de l'escapade, mon mouchoir n'était plus dans ma poche. Une perte bien minime mais j'avais peur de la réaction de ma mère (réaction qui n'eut jamais lieu!).
Depuis quelque temps, je n'arrête pas d'égarer ceci ou cela. D'abord mon chéquier, et je devais envoyer des chèques urgents. Après des heures de recherches, j'étais prêt à téléphoner à ma banque pour faire opposition lorsque je l'ai retrouvé dans la poche externe de ma valise où je l'avais glissé pour aller je ne sais où.
Ensuite, ce fut au tour de mes clés. Mais là, le champ de recherches n'était pas très étendu: soit je les avais laissées sur ma boîte à lettres (d'où le retour rapidissime à mon immeuble pour vérifier), soit je les avait perdues en faisant mes courses au supermarché du coin. Un coup de fil me rassura: on les avait trouvées sur la porte vitrée d'un meuble de produits congelés.
Aujourd'hui, impossible de remettre la main sur ma carte d'identité. Habituellement, elle est toujours au même endroit, dans mon portefeuille. Quand j'ai voulu m'en servir pour retirer une lettre recommandée: rien. Valise, fonds de poches, tiroirs, dossier récent du notaire de Saint-Étienne, paperasses de ma mère dont je m'occupe, cartable: pas de carte! Et c'est en rentrant tout à l'heure que je suis tombé sur mon premier dossier retraite où l'on me demandais une photocopie de ce document. En soulevant le rabattant de ma photocopieuse, j'ai poussé un ouf de soulagement: elle était bien là! Rien de bien grave donc, mais ça suffit pour gâcher un après-midi ensoleillé.
jeudi 7 mars 2013
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10 commentaires:
Un jour tu oublieras ta tête, ah je l'ai entendue celle-là ! J'ai toujours oublié, perdu, égaré un tas de choses, des fois je cherche mon stylo qui est devant mon nez sur mon bureau ou aussi bien le couteau à éplucher que j'ai dans la main ! Il m'est même arrivé de chercher les lunettes que j'avais sur le nez. C'est grave, docteur ? :)
un jour j'ai écrit ça que j'ai retrouvé...
Jeune, on a la tête qu'on peut.
Après, celle que l'on voudrait
Puis vient celle que l'on croit avoir.
C'est généralement à ce moment là qu'on a celle que l'on mérite...
comme Plume!
Non, pire !
Pour Karagar je confirme : pire
Il m'arrive de perdre des choses, mais cela a toujours plus ou moins été comme ça. Je perds peu cependant. En fait j'égare momentanément surtout ce qui est trop bien rangé.
Et oublier n'est pas perdre, car il m'arrive d'oublier de prendre un document ou autre, faute souvent de ne pas avoir suffisamment de temps à moi pour me préparer.
Et oui voila une situation assez fréquente qui a sûrement une signification précise. Par exemple çà m'arrive tout le temps (lunettes,porte-monnaier, cles...) et à D. jamais. De quoi s'interroger: quelle est cette crainte de perdre, cette faute d'inattention qui nous envahit régulièrement que d'autres ne connaissent pas?
Et moi donc ! Je perds la tête, je perds le nord, je perds mon sang froid, je perds pied, je perds mes cheveux, je perds du poids, je perds la voix, je perds rien pour attendre, il m’arrive même parfois de perdre l’appétit…
La Plume: ou d'allumer une cigarette alors que j'en ai déjà une à la main.
PP: pas très gai, ton poème! Enfin, au boulot, j'espère avoir la tête de l'emploi (quoique...)
Karagar: bienvenue au club!
Cornus: moi aussi, dès que je range, je ne trouve plus rien.
Didier: tu oublies que D. a perdu la tête lorsqu'il t'a vu!
Jean-Pierre: l'essentiel, c'est de ne pas perdre patience!
Hélas, ce n'est pas un poème, juste un constat...
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