Ma grand-mère m'avait raconté cette histoire du jeune berger qui, par plaisanterie, criait toujours au loup pour faire accourir les gens du village et qui, le jour où ce fut vrai, se fit manger parce que personne ne s'était déplacé. Sa mésaventure m'avait terrorisé à l'époque mais c'est bien la seule fois de ma vie où j'ai eu peur de cet animal.
Pourquoi l'imaginaire populaire s'acharne-t-il contre cette bête intelligente et la plupart du temps inoffensive pour les humains? Certes, la toute première version connue du Petit Chaperon Rouge daterait, selon France Inter que j'écoutais tout à l'heure, du début du XI° siècle et, en ce temps-là, les loups étaient monnaie courante auprès des villages. Mais depuis, qui, en dehors des zoos, en a réellement vu? Il y en a bien quelques-uns, paraît-il, dans le massif du Mercantour mais les bergers y semblent suffisamment armés pour se défendre et peu enclin à partager leurs pâturages.
Alors pourquoi s'acharner, raconter toujours les mêmes histoires, celle où une jeune fille (désobéissante) le rencontre tout près de chez sa grand-mère, celle où trois petits cochons, deux en particulier, ont affaire à lui? Il paraît que quelques auteurs tentent aujourd'hui de renverser la situation et d'en faire un personnage plutôt sympathique, mais combien de temps faudra-t-il encore pour qu'on change de bouc émissaire? Situation d'autant plus surprenante que le loup est l'ancêtre sauvage du chien, que de nombreux foyers français adoptent comme animal de compagnie!
Allez, Sire Loup, moi je vous aime.
samedi 1 décembre 2012
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7 commentaires:
Et tu as un poster de loup sous la lune, dans ta chambre ? :-)
Je plaisante.
Je n'ai rien contre le loup, mais je peux comprendre la peur qu'il suscite : il a été une des dernières menaces animales pesant sur les hommes européens continentaux (enfin, pour les plus faibles d'entre eux peut-être), et il vient de la forêt, de la nature, représente leur part irréductible. Il est l'anti-chien...
Et il faut savoir que cette "peur du loup", ou du moins cette relation de haine entre les deux est assez typiquement française. Le loup ne pose pas problèmes aussi aigus dans nombre de pays européens, à commencer par l'Italie ou plus encore dans les pays d'Europe de l'Est où il y en a encore des populations très significatives, à l'exemple de la Roumanie, de l'Ukraine...
Je pense que c'est tout simplement parce que le loup est cette part de canidés qui comme le renard est restée insensible aux charmes de l'homme...
L'Homme lui en veut de ne pas s'être laissé apprivoiser...
Christophe: faut-il voir un sens caché, tendance érotique, au début de ton commentaire? Non, moi aussi, je plaisante.
Cornus: il existe des versions chinoises très anciennes du Petit Chaperon Rouge.
PP: Peut-on ne pas être insensible aux charmes de l'homme et ne pas se laisser totalement apprivoisé. Euh! je ne sais pas si je suis clair, là...
Le loup c'est une figure repoussoir : la nature sauvage et cruelle contre la civilisation , ordonnée, humaine. C'est aussi une question de survie. Le loup s'en prend au bétail et chasse la même niche écologique que l'homme (cervidés, etc...).
Et puis le loup, c'est aussi une métaphore de notre propre animalité.
Si si tu es très clair... mais moi, je parlais de l'Homme, pas de l'homme sujet ou objet de plaisir, je crains que tu ne penses qu'à ça ! :)
Upsilon: peut-être est-ce pour cela que je l'aime: j'ai eu une éducation qui a brimé très (trop) fortement mon animalité.
PP: tu me prêtes là de très vilaines pensées... :)
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