La grande braderie de la Croix-Rousse, à Lyon, c'est comme celle de Lille, mais en nettement plus petit. C'est aussi en septembre et elle précède de peu celle d'Oullins où je ne suis plus allé depuis très longtemps.
Petite braderie si on la compare à celle de la capitale nordique mais bien suffisante pour mes jambes avec les parties vélos et les parties pédibus sur les pentes. J'ai voulu monté à pied depuis l'opéra, en traboulant au frais, en gravissant les escaliers interminables, en saluant au passage les Voraces où l'on croise toujours maintenant quelques groupes de touristes. Aujourd'hui, c'étaient des asiatiques. Juste avant d'arriver sur le plateau, sur la place Colbert, un repas de quartier, à l'ombre de cette église désaffectée qui menace ruine et que certains voudraient sauver parce qu'elle fait partie de l'histoire lyonnaise. J'ai oublié son nom, elle borde la montée Saint-Sébastien dans sa partie supérieure.
Sur le plateau, la braderie. Le long du boulevard et sur les places adjacentes, les trottoirs sont suffisamment larges pour que l'on puisse circuler à peu près à l'aise. Un vide-grenier s'est installé derrière la mairie dont sort un mariage alors que j'y parviens. Mais la Grand Rue de la Croix-Rousse est quasiment inabordable tant la foule y est dense. Je bifurque sur l'église Saint-Denis où je n'étais jamais entré. Dans une cour adjacente, un club pour personnes âgées. L'une d'entre elles à qui je le demandais m'indique le cinéma paroissial, un des plus vieux de Lyon et un des moins chers, à la programmation excellente. Il a conservé sa façade rétro. Il est beau.
Plongée dans la foule. J'avais en tête d'acheter un lot de poêles à frire pour remplacer les miennes qui ont bien mérité d'être mises à la retraite. Je rentrerai chez moi sans, mais avec une bonne grosse tomme de Savoie que je suis bien décidé à entamer ce soir. Devant l'hôpital, une septuagénaire bien mise me demande son chemin: elle veut rentrer chez elle après une visite à une amie hospitalisée et est un peu perdue au milieu de cette foule. Elle ne semble pas se rendre compte qu'elle habite assez loin de l'endroit où nous nous trouvons. Je l'accompagne un moment en empruntant pour le chemin du retour la rue parallèle à celle des échoppes, elle pratiquement déserte. J'ai tout le temps de me rendre compte qu'effectivement la vieille dame est bien perdue et pas seulement géographiquement. Je la quitte au gros caillou, après m'être assuré qu'elle a retrouvé (approximativement) ses repères.
Entré aussi dans une pittoresque librairie de livres d'occasion de la rue de Belfort que j'avais repérée depuis longtemps. Pour me contraindre, j'annonce au libraire (tout aussi pittoresque que sa boutique) que je n'achèterai pas de livres mais que j'entre pour la beauté du lieu où les ouvrages occupent tout l'espace. Ici, on est ailleurs, chez quelqu'un pour qui le profit n'a aucune importance, quelqu'un qui aime les livres et pour qui j'imagine que se défaire de l'un d'entre eux, même s'il est là pour ça, constitue chaque fois un petit déchirement intime.
Je suis rentré fourbu après un détour par Villeurbanne pour le courrier de Jean-Claude. Rien acheté (à part la tomme de Morzine) mais plein de bruits, de couleurs et heureux du spectacle d'une humanité humble mais heureuse. Au moins pour un après-midi.
samedi 11 septembre 2010
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8 commentaires:
C'est vrai qu'il est bien beau ce cinéma !
Mon commentaire d'hier s'est perdu dans le flot internautique.
Je disais que la braderie de Lille, je n'y étais jamais allé quand je vivais seul alors que j'habite à 40 km et 35 min de train. Depuis, nous y sommes allés. Très pénible de circuler dans certains coins. Nous n'avions même pas vu le 1/10 de ce qu'il y avait à voir. Notre objectif était de trouver un seau à champagne et nous en avions vu très peu (sinon des trucs en mauvais était ou hors de prix). Deux semaines plus tard au vide grenier de notre centre ville, on trouvait ce qu'on cherchait sans chercher et pour presque rien.
En parlant de libraire qui ne "veut" pas vendre ce qu'il a, il me semble avoir connu ça dans un magasin d'articles de pêche de Saint-Etienne qui ne semblait vendre que du vieux matériel dépassé (franchement, il ne pouvait vendre ça qu'à des gens qui n'y connaissaient rien ou à des collectionneurs, à une époque où semble-t-il le côté "vintage" à la pêche n'était pas encore à la mode).
Un de mes projets maintenant, Olivier: en connaître l'intérieur.
Je viens d'en mettre un (commentaire)chez Lancelot et j'ai l'impression, Cornus, qu'il lui est arrivé la même aventure.
Je ne vois pas bien de ce dont tu veux parler, Calyste. Je n'ai pas trouvé le commentaire correspondant. Mais qu'il lui soit arrivé la même aventaure ne m'étonne guère.
Non, Cornus, c'est à moi que cela est arrivé en postant un commentaire chez lui.
Mais finalement, il est réapparu au bout d'un certain temps (billet sur les Noces).
Mon Dieu mon Dieu, ce qu'il s'en dit, des choses, dans mon dos, quand je ne suis pas là....
Rein de plus agaçant, en effet, qu'un commentaire qui dispraît, surtout lorsqu'on l'a fait long (oui oui je sais, c'est comme ça pour moi dans 90% des cas).
La braderie de Lyon, je ne connais pas. Peut-etre un jour, en ta compagnie, Calyste ? Celle de Lille, on a pratiqué, repratiqué, et re re re. Pas tous les ans, mais souvent. J'avais surtout gardé un excellent souvenir de la toute première à laquelle j'avais assisté, à l'époque où ça démarrait le vendredi à midi pour finir le lundi soir. Quand, par la suite, ils ont décrété que ça ne démarrerait que le samedi matin, c'est devenu beaucoup moins intéressant. Autant de monde avec moins de temps = foule dense et risque d'étouffement. Sur la fin, on fuyait comme la peste, donc.
Avec ou sans braderie, Lancelot!
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