Mes élèves de cinquième avaient beaucoup de travail en français pour demain, jour de contrôle. Il faut dire que le jeudi, ils doivent me supporter pendant deux heures et demi auxquelles il faut rajouter une heure pour les latinistes. Pourtant, bien qu'un peu juste dans le bouclage de mon programme, j'ai tenu à garder l'heure de module écriture. Une sorte de respiration un peu plus décontractée, un petit moment de plaisir, enfin j'espère.
Pour ne pas les alourdir trop, j'ai seulement demandé un petit texte, deux ou trois phrases tout au plus, commençant par "Si j'étais....". En donnant cette contrainte, je me suis dit que c'était là d'une grande banalité, un peu comme raconter ses vacances d'été à la première rédaction de l'année ( en passant, je peux vous certifier qu'aucun professeur de français ne donne ce sujet. Pure caricature!). A combien de rêves de métiers convoités vais-je avoir droit, du style pompier ou esthéticienne devenus, avec deux ou trois ans de plus, avocate ou vétérinaire?
Je ne pourrais m'en plaindre, le sujet s'y prêtant. Pourtant, je suis sûr qu'il y aura, rarement, autre chose. Si deux ou trois continuent dans la lignée de leur premier texte, c'est absolument certain. J'espère seulement ne pas trouver la proposition tournée dans un tout autre sens, non vers l'avenir et les rêves de gosse mais vers un passé plus noir et pas encore neutralisé que, peut-être, l'un ou l'autre d'entre eux, traîne déjà derrière lui: "Si j'étais arrivé plus tôt, Ludovic ne serait pas mort...". Mais pourquoi ai-je de telles idées, moi?
mercredi 22 septembre 2010
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8 commentaires:
Si j'étais les papiers par terre, M'sieur Calyste y mi disait d'les ramasser !
Ah , je retiendrai ta conclusion, pour dans mes propres cours, fain d'illustrer l'ambiguité de l'expression de la condtion en français. Merci!
Si j'étais maipas, j'y t'y frapperais!
Mais à votre service, professeur Karagar! Une autre ambiguïté du français: il ne fait pas clairement la différence entre potentiel et irréel du présent, ce que fait en revanche très bien le latin!
...et l'anglais !
si j'etais un homme je serais catipaine d'un bateau vert et blanc...
oui oui c'est du plagiat mais c'est pour le plaisir d'entendre ça:
et juste a cote de Milan
dans une ville qu'on appelle Bergame
je te ferais construire une villa...
j'adore entendre le nom de cette ville dont je ne sais absolument rien mais qui me fait rêver...
c'est un peu comme mon Potomac a moi.
Moi aussi, Piergil, j'aime le nom de cette ville (et les bergamasques, donc!). Tu en trouveras quelques photos sur mon site Flickr accessible par la colonne de droite de ce blog, dans l'album intitulé "Italie 09".
Si j'étais empereur, je serais toujours roi.
Roi des Empereurs, alors!
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