- Le droguiste de la place Saint-Louis est un commerçant à part: je crois vraiment qu'il n'a aucune intention de vendre la marchandise qui se trouve dans son magasin. En tout cas, il ne pousse pas à la consommation. Il faut vraiment insister pour qu'il vous montre un de ses articles qui se trouve sur un rayonnage, à deux mètres cinquante du sol. On a toujours l'impression d'arriver au moment où il ne faut pas. Dommage, car les drogueries de quartier se font rares. J'en ai toujours aimé l'odeur, mélange de toile cirée et d'autres fumets inclassables.
- Très heureux qu'enfin le camp du Struthof en Alsace ait appliqué, avec les autres plaques commémoratives, celle des triangles roses, les premiers à y avoir été internés, les derniers à y être honorés. 215 d'entre eux y sont morts. Il n'est plus qu'un survivant. Je suis aussi heureux pour lui.
- En farfouillant sur Internet, j'ai retrouvé un ami des années collège et lycée. Nous avons usé ensemble nos fonds de culotte à Saint-Étienne, à Claude Fauriel. Je l'aidais en version latine et grecque, il m'a fait connaître la musique classique (premier disque acheté: les trois sonates de Beethoven, Clair de Lune, Appassionata et Pathétique, chez Deutch Grammophon). Le garçon est devenu une sommité dans son domaine, ses deux domaines devrais-je dire: philosophie et Histoire de l'Art. Sur la vidéo que j'ai visionnée, je l'ai retrouvé plus de quarante ans après, vieilli, grossi, un peu dégarni et pourtant avec les mêmes cheveux frisés fous, le même sourire et la même façon de de bouger ses mains en parlant. Mon ordinateur est toujours muet mais, intérieurement, je l'ai entendu, le même. Que dirait-il, lui, s'il me retrouvait?
- Je fais moins de photos, je fais moins de vélo, je ne cours plus du tout, je marche moins dans la ville. Je ne peux pas tout faire: je grossis!
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9 commentaires:
Ah oui, grossir, une occupation à plein temps et qui demande beaucoup de soins ! Bon on va quand même pas te conseiller le foot à lé télé avec la valise de Kro et les chips...
Ah non! pas ça! Pitié! Je ne l'ai pas mérité!
Calyste, j'ai appris longtemps après mes années lycée que la merveilleuse boulangerie où nous achetions les meilleures croissants du monde était celle d'un boulanger qui avait été interné il me semble au Struthof en raison de son homosexualité et il militait pour la reconnaissance justement de ce qu'avaient subit les homosexuels durant la guerre. Il s'appelait Pierre Seel
Le dernier survivant est Rudolf Brazda qui vient d'écrire avec la complicité de Jean-Luc Schwab "Itinéraire d'un Triangle rose"
- Des droguistes de quartier, cela fait une éternité que cela a disparu dans les petites villes. J'ai aussi le souvenir d'une droguerie de mon enfance à RdG.
- J'ai entendu un reportagesur france inter il y a quelques années sur ces triangles roses. Cela m'avait marqué.
- je ne cours jamais, marche assez peu, et je ne grossis pas (mais je suis déjà gros).
Et tu ne sais pas, Valérie, ce qu'il est devenu, bien sûr. Sans doute, à l'époque où tu y achetais les croissants, était-il encore obligé de se cacher....
Merci pour le renseignement, Nicolas. Tu l'a lu?
Heureux de te voir de retour, Cornus. J'ai lu ton billet: tu es pardonné!
non lol du moins pas encore ;-)
Pierre Seel est mort, depuis trois- quatre ans. Ils ont fait un film, récemment, qui évoque sa vie, de façon à peine voilée : l'arbre et la forêt.
Merci, Lancelot, je ne savais pas tout cela.
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