vendredi 26 septembre 2008

Où donner de la tête?

Je ne sais pas si j'ai déjà dit que cet année, au collège, nous accueillons pas moins de douze nouveaux collègues, aussi bien remplaçants que titulaires. La moyenne d'âge tend à considérablement baisser et je me retrouve bon an mal an dans les vieux, les anciens, les dinosaures, les sages: chacun choisira le mot qui lui convient le mieux.

C'est d'ailleurs une position assez confortable. J'apprécie beaucoup la déférence et le respect avec lesquels nous sommes traités, nous les piliers. Si certains de mes collègues font immédiatement amis-amis avec les nouveaux venus, j'aime bien, pour ma part, jouer un peu au chat et à la souris, histoire de pouvoir mieux observer avant l'installation de banales habitudes et de créer quelque temps une atmosphère légèrement trouble qui, si elle en déconcerte certains, me semble tout à fait convenir à certains autres, particulièrement de la gent masculine.

Ainsi suis-je assez content de mon collègue de français et de celui d'EPS déjà mentionnés ici. Chacun dans un genre différent, ils incarnent bien ce trouble dont je viens de parler. Le prof. de français appuyant ses regards chauds de phrases un peu précieuses que d'autres pensent lui être naturelles mais que nous savons déjà, nous deux, n'être qu'un jeu de séduction (sans que je donne forcément à ce mot un sous-entendu sexuel.). Le prof de gym. plus naïf, plus frais, plus à découvert.

Et à midi, j'ai fait davantage la connaissance d'un troisième larron: un remplaçant d'histoire qui, jusque là, me semblait un peu sauvage et sans grande volonté de nouer des liens. Pendant une des réunions de parents, j'ai eu l'occasion de l'entendre parler et de mesurer à la fois sa timidité et sa volonté de la combattre.

A table aujourd'hui, nous étions face à face. J'ai appris qu'il était d'origine italienne, du Latium, au sud de Rome, plus exactement du Mont Cassin, haut lieu de la deuxième guerre mondiale dans la péninsule. Un garçon cultivé et qui, peu à peu, s'est affirmé dans la conversation. Mon autre collègue, femme, présente ayant elle aussi des racines italiennes, le repas se passa très agréablement à évoquer des lieux appréciés en commun.

Et, à la fin du repas, alors que nous nous retrouvions seulement les deux hommes devant l'endroit où nous déposons nos plateaux, il me demanda très vite, si vite que je dus lui faire répéter, si je courais sur les Quais du Rhône. Devant ma réponse négative, il sembla assez déçu. Il me dit que lui s'y retrouvait tous les samedis matin. Le pas fut vite franchi. Nous nous sommes proposés de courir ensemble et peu m'importe que ce soit dans un lieu inhabituel pour moi si c'est en si charmante compagnie! Parce que j'ai oublié de préciser qu'il était loin d'être moche.
Ah! rude période que ces temps de brame!

9 commentaires:

Tef69 a dit…

Ben voilà, tu auras au moins un Stéphane pour courir ! ;-)

Anonyme a dit…

On se disait aussi !

Anonyme a dit…

Quel coureur!!!....

Quel tombeur!!!!!....

Quel....
nan, j'm'arrête là ..en attendant d'en apprendre plus! ;-))

Calyste a dit…

Ben quoi? Rien fait de mal!

Anonyme a dit…

Je dois avouer que moi aussi, j'ai un faible pour la compagnie de mes collègues mâles, surtout les quelques uns qui sont bruns, musclés, et ont un fessier... oups, je m'égare, là :-)

Mais quand donc s'arrêtera la saison du rut des profs de lettres, hein ?

Calyste a dit…

Ce n'est pas moi qui te lancerais la première pierre!!
Pour ma part, la future inspection (avec une dure-à-cuire, paraît-il, et hyperclassique) risque de calmer rapidement mes ardeurs.
A moins que ce ne soit le contraire!

Anonyme a dit…

Propose à l'inspoecteur d'aller courir avec toi sur les quais du Rhône, ou à Mireval... Idéalement, avant l'inspection.... ça créera entre vous une complicité virile qui égayera sûrement par la suite la scéance en classe...

Je t'imagine, ouvrant la porte de la salle à la volée, pour lancer aux bambins abasourdis "Lupus, ecce lupum !" avant de leur présenter l'inspecteur... ça va faire un effet BOEUF... fonce !

Calyste a dit…

Oui, mais ça va être difficile de créer une complicité virile avec...unE inspectricE, qui plus est de Lettres Classiques, les plus pointilleux!
Je l'imagine avec un petit tailleur, un petit chignon, des petites lunettes et une très GRANDE opinion d'elle-même et de sa culture sacrée!

Anonyme a dit…

Bah, dans ce cas, faut la culbuter... elle en oubliera son chignon, ses lunettes, et sa "très haute" opinion d'elle même pour (enfin) se concentrer sur des choses dont la "hauteur" vaut la peine d'être considérée...