Je reviens un instant sur l'altercation bloquée par mes soins avec ma collègue, l'autre jour, en salle des profs. Même si je n'ai pas pu résister au jeu de mots du titre, je tiens à en parler sérieusement.
Sans entrer dans les détails qui ne présentent pas grand intérêt, je peux vous dire le fond de la controverse. Il s'agissait du degré de vulgarité de plus en plus important dans le langage employé par les femmes.
Lorsque j'entends les adolescentes au collège alors qu'elles ne se croient pas épiées, je suis estomaqué par les mots gras et orduriers qu'elles emploient à froid, sans être sous le coup d'une grosse colère. Autrefois, ce genre de langage était plutôt le fait des garçons, pour se viriliser, se vieillir, se placer dans la cour des grands.
Maintenant, on entend ces mots d'oiseaux partout, dans le collège mais aussi dans la rue, au restaurant, entre automobilistes femelles. Celles qui les prononcent n'en semblent pas autrement gênées et ont l'air de les avoir apprivoisés et intégrés à leur vocabulaire depuis longtemps.
Je ne dis pas que cela passe mieux dans la bouche d'un mec. Une grossièreté abusive est tout aussi abusive chez le mâle. Simplement l'habitude en était davantage acquise et la surprise bien moins grande à l'oreille. On dirait que les femmes cherchent à tout prix à ressembler le plus possible à l'homme, y compris dans ce qu'il a de plus con.
C'était d'ailleurs l'argument de ma collègue: maintenant que nous sommes égaux, nous avons le droit de dire ces mots! Chante, beau merle! Je déteste cette notion d'égalité, qui rabote tout, qui unifie, planifie, assimile, ternit tout contact humain. Une femme n'est pas un homme et inversement. Je m'arrête d'ailleurs tout de suite d'aligner des platitudes, tant ces vérités me semblent élémentaires.
Mais je n'accepterai jamais que le nivellement se fasse par le bas, dans l'apprentissage comme dans les rapports humains et sociaux. Soyons différents, complémentaires, donnons-nous le meilleur. Ne nous castrons pas! (Désolé, Mesdames, il n'y a pas de mot équivalent pour vous!). Il sera beau, l'échange, lorsqu'il ne pourra plus compter que sur quelques mots indéfiniment répétés en toute situation, des mots plats, auxquels, comme pour les préparations surgelées, on devra rajouter beaucoup de (gros) sel pour leur donner un semblant de saveur.
J'aime les femmes, oui, pas la vulgarité.
jeudi 25 septembre 2008
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7 commentaires:
"automobilistes femelles", que voilà une expression qui m'interpelle et qui en plus n'est franchement pas belle.
Sinon, en toute logique, rien ne leur cassera jamais les couilles, évidemment.
Ah, elle va être surprise Agnès en arrivant ici, de lire tous ces charmants verbiages :)
Je parle ensuite, en toute équité, des "mâles". Pour Agnès, aucun souci: elle a en vu d'autres!
"Je ne dis pas que cela passe mieux dans la bouche d'un mec."
bin si!!! pis au moins tant qu'il a la bouche pleine il ne dit pas de cochoncetés!!! ;-))
Elles réclament les mêmes droits et usages que les hommes MAIS que les hommes, quand ça les arrange, leur laisse la préséance au nom de la galanterie et des privilèges de leur sexe. C'est la vie.
Bizarre, j'ai beau réfléchir à ton raisonnement et je ne parviens qu'à me dire que la seule chose qui me gêne, moi, c'est la vulgarité tout court. Je n'arrive pas à établir de hiérarchie entre la "vulgarité mâle" ou la "vulgarité femelle". Dans les deux cas, ça me dérange également.
(Mais je préfère rester humble et avouer qu'il m'arrive à moi aussi d'être vulgaire, et même -mais rarement- d'y trouver une certaine jubilation. La vulgarité -contrôlée- aide aussi quelquefois à évacuer un trop-plein de stress.)
Mais je suis bien d'accord avec toi, Lancelot. Et d'ailleurs, la vulgarité n'est pas qu'une question de mots. C'est aussi une attitude vis à vis des autres et de la vie en général.
Et la vulgarité en SMS ça donne quoi? le mot courtoisie devrait être remis à la mode...
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