Sept heures. Le réveil sonne. Je me traite de fou. A cinq heures, j'étais réveillé, et je lisais. Le sommeil est revenu, et maintenant il faut se lever. A sept heures! Un samedi! Nous avons rendez-vous, Gilles et moi, chez lui, pour partir à Belleville en voiture. De là, en empruntant la voie verte, nous rallierons Beaujeu en Beaujolais à la course, soit 22 kms aller et retour.
Après les premiers pas, la tête se remet à l'endroit. Coup au moral pourtant quand j'ouvre la fenêtre et les volets: un temps de chien (mais alors, un chien malheureux, celui qui couche toujours dehors). Notre projet est-il bien raisonnable? En plus, il fait froid: sans doute autour de 11°, pas plus. Nous ferions mieux d'aller plus près, Tête d'Or ou Miribel.
Petit déjeuner, douche, rasage. Je me sens alors étonnamment bien, frais, pour quelqu'un qui n'a pas beaucoup dormi. En plus, la perspective de connaître cette piste destinée aux piétons, rollers, vélos et coureurs m'excite. J'en ai entendu parler depuis longtemps, entre autres par J. l'an dernier. J'ai envie de la voir, de la fouler. Précaution: j'emporte des vêtements de rechange, car on risque fortement d'être trempés.
Sur le périphérique, la pluie commence à laver mon pare-brise. Je bifurque sur Paris, avec un petit coup d'œil nostalgique sur la verdure de Miribel. Non, pas aujourd'hui, mais je compte bien m'y étendre au moins encore une fois au soleil! J'arrive sur la commune de Rilleux. J'ai à la main les renseignements que Gilles m'a dictés au téléphone, et naturellement je me trompe. Erreur vite rétablie. Heureusement, car je n'ai pas noté son adresse et je n'ai pas pris mon portable. Je me traite in peto de c.. mais je trouve rapidement sa maison, dans le vieux village.
Il passe le nez à la fenêtre en entendant la voiture. Pas vraiment réveillé, le pépère. Après un bon café, nous partons. La pluie cesse au nord de Lyon, sur l'autoroute. Nous apercevons même un instant un petit coin de ciel bleu. Au parking de St Jean d'Ardières, il fait froid. Les cuisses à l'air, il faudra vite se réchauffer par l'effort physique.
Le site est admirablement aménagé: panneaux indicateurs visibles et claires, parking à voitures et à vélos, toilettes impeccablement propres, distances kilométriques précises. Il y a deux ou trois voitures, c'est tout. Tout le long du trajet, nous ne croiserons quasi personne, seulement des habitants des lieux.
Tout de suite, l'environnement me plaît. Nous longeons les villages, sur cette voie qui reprend aujourd'hui l'ancien tracé du chemin de fer, dont il reste encore les petites gares joliment aménagées et quelques panneaux sibyllins pour nous. Les vignobles du Beaujolais s'étalent sur de douces collines où se dressent parfois des cabanes de pierres ou de vieux oratoires.
Nous sommes dans la verdure, quelques chevaux et de plus nombreuses vaches charolaises nous regardent passer, sans interrompre leurs occupations masticatoires ou digestives. Les roues de foin, protégées par des bâches, forment parfois d'étranges châteaux-forts au milieu des champs. Je prends des photos, bien sûr. Mais pas vraiment du paysage, des clichés obsessionnels, comme d'habitude.
Nous avons chaud maintenant et prenons garde, lorsque nous nous arrêtons pour boire, de ne pas nous refroidir. Toujours pas la moindre goutte d'eau venue du ciel. Je le fais remarquer à Gilles, nous avons toujours de la chance lorsque nous courons tous les deux: une température fraîche mais agréable pour ce genre de sport et un ciel couvert mais clément. La piste a l'air plane mais, en fait, elle grimpe insensiblement d'un bout à l'autre. Nous mettons une heure pour l'aller, ce qui est honorable, compte tenu du dénivelé.
Je me rends compte alors que je suis passé plusieurs fois sur la route toute proche, en allant rendre visite à Pascal, dans sa maison de campagne du Brionnais. Je reconnais les noms de village: Cercié, St Lager, Régnié-Durette, Lantignié, Quincié...
Au retour, je prends encore quelques photos. Les conversations vont bon train, comme à l'aller, plus même parce que maintenant le rythme est pris, le souffle est calé. C'est ce que j'aime avec Gilles: on peut échanger sur beaucoup de points, la sociologie comme le scolaire, la peinture comme l'écrit, le bricolage comme les futilités. Déjà, l'aire de départ se profile. Nous sommes en pleine forme tous les deux. Je suis sûr que nous aurions pu faire encore quelques kilomètres supplémentaires.
On se change rapidement et direction Lyon, à l'approche de laquelle nous retrouvons la pluie qui n'y a pas cessé. Je fais la connaissance de sa femme et des ses filles. Marie, sa femme, est très sympathique. Au bout de deux minutes, nous discutons déjà jardinage, une passion commune. Comme elle a l'air de l'aimer, son Gilou. Je la vois tendrement lui passer la main dans les cheveux alors qu'il vient de s'asseoir. Un instant, je les envie. Ils ont l'air bien, tous les deux.
Nous pensons remettre ça quand l'automne sera un peu plus avancé. Avec du soleil, les collines du Beaujolais couvertes de leurs vignes rougeoyantes sont un des plus beaux paysages que je connaisse.
Voilà: une promesse de froid et d'eau, une envie de rester couché, de tout annuler, et, au final, une grande joie, comme chaque fois, joie d'avoir persévéré, joie d'avoir soutenu l'effort physique, joie des yeux et joie de l'échange amical, fraternel. Oui, à refaire, bien sûr.
Ensuite, j'ai passé l'après-midi et une partie de la soirée avec d'autres amis: Pétrone, César et Suétone. Moins drôles certes, mais bon. Chaque chose en son temps!
samedi 13 septembre 2008
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3 commentaires:
Voilà un cou d'oeil qui vaut le coup d'oeil. Mais il faut se le tordre pour le voir du sien.
Joli coup, du coup. Et joli cou ?
:)
Un coucou alors, à cou sûr!
Vous êtes donc prêts pour dimanche prochain. Il faut que je pense à rameuter du monde cette semaine pour les banderoles... ;-)
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