Mais qui était donc Françoise de Foix (1495-1537) ? C'était l'épouse de Jean de Laval-Chateaubriant, seigneur de Chateaubriant. Le roi François Ier eut vent de l'extrême beauté de cette femme et il contraignit son mari à la lui présenter. Françoise de Foix vint pour la première fois à la cour lors du baptême du dauphin François, en 1518. Elle eut beau résister longtemps, le roi en fit sa maîtresse, pris d'une grande passion pour elle.
Las, Louise de Savoie, la mère du roi, détestant la famille de Foix, n'appréciait pas cette liaison et lorsque François Ier fut fait prisonnier devant Pavie en 1525, Françoise eut à subir la haine de la régente et la vengeance de son mari. François Ier, délivré, fit la connaissance d'une autre jeune fille blonde et jolie, Anne d'Heilly de Pisseleu et, naturellement, se laissa tenter. Pourtant, n'est-ce pas lui qui disait : "Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie." ! Au bout de deux ans de lutte entre les favorites, Françoise céda sa place.
On peut être roi et rustre à la fois : François Ier, qui lui avait offert des joyaux sur lesquels on avait gravé des devises amoureuses composées par Marguerite de Navarre, sœur du roi, les lui réclama. La Comtesse de Chateaubriant les fit fondre et déclara au gentilhomme venu les récupérer :
« Portez cela au roi, et dites-lui que, puisqu'il lui a plu me révoquer
ce qu'il m'avait donné si libéralement, je le lui rends et je le lui
renvoie en lingots d'or.
Quant aux devises, je les ai si bien empreintes et colloquées en ma
pensée, et les y tiens si chères, que je n'ai pu souffrir que personne
en disposât, en jouît, et en eût du plaisir que moi-même. »
On ne sait pas grand chose de la fin de cette femme amoureuse et désintéressée. Selon les uns, revenue à Chateaubriant, elle fut enfermée dans une chambre tendue de noir par son mari. D'autres disent qu'il la força à s'ouvrir les veines. Tout cela est peu probable et il semble que les deux époux aient longtemps vécu côte à côte. A sa mort, son mari lui fit d'ailleurs élever un tombeau dans l'église des Mathurins à Chateaubriant, avec sa statue et une épitaphe qu'on peut retrouver dans une poésie de Clément Marot, poète protégé par le comte.
C'est un peu de cette histoire que j'ai découvert l'autre soir, à la villa Monoyer, grâce à l'Ensemble Boréades. Une soprano, une viole de gambe, une voix off "réincarnant" le fantôme de Françoise de Foix, et une déambulation dans le parc de la villa au fil des "tableaux". Et surtout la musique qu'aurait sans doute pu écouter cette femme : auteurs connus comme Henry Purcell, Guillaume de Machaut ou Marin Marais, ou moins connus (de moi, en tout cas) comme Étienne Moulinie, Jean Planson, Jean Guedron ou Claudin de Sermisy.
Soirée mal commencée par une longue attente debout mais qui s'est bien vite rattrapée par la qualité de l'interprétation, aussi bien vocale que musicale.
dimanche 21 juillet 2019
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4 commentaires:
Sympa cette histoire et ce spectacle.
Cornus : sympa, se faire "suicider" par son mari ? Être abandonnée par un roi coureur ? Pour le spectacle, je suis d'accord.
Calyste, je ne parlais pas de la réalité, mais de l'histoire bien sûr, qui me rappelle un peu l'histoire dans la chanson "Le Roi a fait battre tambour", mais ce n'est sûrement pas ça.
Cornus : de cette chanson, je ne connais que le titre.
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