Laurent Gaudé, j'ai toujours un a priori favorable depuis que je l'ai découvert en lisant, il y a longtemps, La Mort du roi Tsongor. Je ne me souviens pas avoir été déçu par aucun de ses autres romans. Ouragan ne fera pas exception à la règle.
L'auteur a pris pour thème la terrible tempête qui en 2005 ravagea la ville de La Nouvelle Orléans. Thème à risques : on frémit en pensant à la façon dont pourrait le traiter le cinéma américain, avec moult moyens spéciaux et scènes violentes. Rien de tout cela chez Gaudé. Ce sont des noirs de la ville qui parlent, avant, pendant et juste après l'ouragan : une très vieille négresse (elle revendique ce nom), image emblématique de sa race, un enfant et sa mère, un pasteur déjanté, une bande de prisonniers qui s'enfuient de leurs cellules. Chacun se cherche, ou cherche l'autre pour le sauver, pour se sauver, ou pour le supprimer.
Et c'est splendide : toujours la même force avec des mots simples, toujours le même substrat épique que j'apprécie tant chez cet auteur. Et, visiblement, un amour de l'humanité incommensurable.
( Laurent Gaudé, Ouragan. Ed. Actes Sud.)
jeudi 9 juillet 2015
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
Si je me rappelle, la vieille dame ne souhaite pas partir de la ville.
Elle remet sa vie à l'ouragan ?
Chrou : exact, et lorsque, finalement, elle se laisse convaincre de partir, elle se drape du drapeau américain.
Enregistrer un commentaire