En rentrant du marché, ce matin, trois clochards (oui, je sais, il est maintenant politiquement plus correct de dire SDF, mais je m'en moque bien) : deux connus (le jeune et le vieux) et un nouveau, entre deux.
En voyant les glaïeuls que je rapportais, le troisième m'a adressé la parole, avec un bel accent anglais : un "tramp" de sa Gracieuse Majesté, sans doute.
- Vous avez de beaux légumes !
- Ce sont des fleurs.
- Ils sont pour votre amoureuse ?
- Je n'ai pas d'amoureuse. Ils sont pour moi.
- Ah ! Vous êtes un solitaire ! Bravo !
J'ai bien aimé !
dimanche 5 juillet 2015
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Tu sais c'est amusant : j'ai oeuvré dix-douze ans dans une assoce en ""faveur des sdf... Sans trop m'en vanter !
J'éprouvais une sympathie de circonstance, occasionnelle, mais en général ces mecs me cassaient les burnes. Je n'imaginais pas une vie possible avec eux...
J'ai renoué avec ces gars qui vivent dehors, récemment, en lisant Vernon Subutex de Virginie Despentes, directement le tome 2, c'est suffisant.
Une réconciliation avec une humanité qui vit à la dure mais qui vit et existe parfois plus que d'autres parmi les z'humains qui nous entourent !
Chroum : il y aurait beaucoup à dire sur le sujet. Ceux-là ne sont ni agressifs ni vindicatifs. J'apprécie mais je me demande en même temps s'ils n'ont pas tort.
Je n'aime pas non plus le "SDF", terme qui s'est généralisé, puisqu'on devrait plutôt généralement parler de "SD". Ce n'est toutefois pas complètement un synonyme de clochard, car des SD ou SDF arrivent à ne pas avoir une allure de clochard. Mais là n'était pas la question.
La conclusion est doublement heureuse : des fleurs pour soi et des glaïeuls.
Cornus : Moi, j'aime bien les clochards qui ont l'air de clochards, comme autrefois lorsqu'ils étaient moins nombreux et qu'ils faisaient partie du paysage urbain, aussi admis que l'école ou le monuments aux morts.
Enregistrer un commentaire