Un des derniers billets de Valérie m'a mis sur les rails de celui-ci: moi aussi, j'ai une collègue qui pue. Il n'y a pas d'autres mots pour le dire. Je la connais depuis trente ans et ai beaucoup travaillé avec elle: mêmes matières, même passion pour l'Antiquité (elle grecque, moi plutôt romaine). Nous avons fait de nombreux voyages à l'étranger, soit avec des élèves, soit avec d'autres amis. A cette époque-là, même si je ne l'ai jamais vu porter un parfum ou une eau de toilette, elle ne sentait pas mauvais. Je ne sais plus quand cela est venu. Au début, j'ai cru à un problème passager (médicaments, mauvaise lessive, petite dépression). Mais il a fallu se rendre à l'évidence. le passager durait et n'a plus cessé depuis.
Lorsque l'on rentre dans la salle des professeurs, on sait qu'elle est là ou qu'elle est récemment passée par là. Tout le monde s'empresse d'ouvrir les fenêtres après son départ. Un ancien collègue, parti depuis dans un autre collège et peu tendre sur ce genre d'affaires, l'avait surnommée le "sanglier des Ardennes". Nous l'avions observée attentivement pendant un mois de juin particulièrement chaud: elle n'avait pas changé de vêtements pendant plus d'une semaine. Je n'ose penser à ses dessous à ce moment-là s'ils étaient dans le même état que la robe et le chemisier!
Et, ce qui aggrave encore son cas, c'est qu'elle ne peut pas vous parler sans se mettre tout près de vous, à vous coller. Moi qui ai toujours eu l'odorat particulièrement sensible, même au moment où je fumais régulièrement, je n'ai pas besoin de vous préciser comme j'étais heureux! Depuis, je fais tout pour ne pas me retrouver à ses côtés lors des nombreuses réunions auxquelles nous avons à assister tous les deux. Mais il faut faire vite et ne pas arriver trop tard, car tout le monde se bouscule pour prendre les autres places!
Nous avons plusieurs fois fait allusion devant elle à l'odeur de la pièce, aux solutions que l'on peut apporter à ce genre d'inconvénients: elle n'a pas l'air de se sentir concerner. J'aurais pu, autrefois, lui en parler, moi directement. Mais nos rapports se sont depuis longtemps distendus et si je le faisais aujourd'hui, elle s'en vexerait sans doute.
Je ne comprends pas comment elle ne s'en rend pas compte. Je ne sais pas comment on peut à ce point négliger son hygiène personnelle. Il m'est arrivé une fois ou deux au cours de nombreuses années, de ne pas entendre mon réveil et d'avoir à partir au travail sans avoir pris de douche. J'en étais malheureux comme les pierres et m'imaginait que tout le monde devait l'avoir deviné, même si ce n'était pas le cas. Et puis, même si se laver l'ennuie, elle devrait bien penser que cela indispose ceux qui la côtoient. Mais visiblement, ce n'est pas le cas.
Alors que faire? J'ai pour ma part résolu de ne plus trop m'en approcher. Elle a bien dû s'en rendre compte mais, apparemment, n'en a pas compris la raison.
J'avais aussi un autre collègue, mâle celui-ci, qui s'aspergeait chaque matin d'un parfum pour homme hyper viril sans doute pour lui et hyper écœurant pour les autres. Abominable. Mais maintenant le problème est réglé: il est parti en retraite! Bon courage à sa femme!
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8 commentaires:
J'ai attrappé un fou-rire nerveux en lisant...
Tu m'as rappelé là plein de choses... Mais un peu trop long en commentaire. Et une idée de note, une ! Merci, bisous.
Le billet de Valérie n'est pas mal non plus, Lancelot.
Le sanglier des Ardennes :D
Je ris mais franchement moi aussi je ne comprends pas que rien n'alerte ces personnes dans notre façon de nous comporter avec elles. Ouvrir systématiquement les fenêtres après leurs passages, sortir les bougies parfumées, ricaner bêtement comme des ado prépubères derrière son dos.
Hier encore cela faisait des gorges chaudes, et aujourd'hui nous avons déjà parié à la catastrophe olfactive, elle met deux jours de suite ses habits et si le premier jour est une infection, le lendemain est irrespirable.
Comme toi j'ai un nez très sensible, et comme toi les parfums envahissants insupportent mon environnement.
Le surnom donné est très drôle !
Même si la situation est délicate, le responsable d'établissement ne peut-il pas convoquer discrètement cette personne dans son bureau (oui c'est un métier dangereux)et lui mettre diplomatiquement " les points sur le i"... ??
Dans ce genre de situation, mon réflexe est toujours de penser que la personne a un problème qui provoque cette odeur et que son hygiène n'est pas en cause.Même si on ne se lave pas une semaine, je ne suis pas persuadé que l'on pue à ce point...
Je suis rarement tombé sur des personnes de ce genre. Mais peut-être est-ce moi qui suis inconsciemment dans ce cas de figure étant donné que je ne prends pas systématiquement une douche tous les matins ni ne change de tenue externe tous les jours (cela ne veut pas dire que je suis sale comme un peigne).
Il me semble que si j'avais à faire à quelqu'un comme ça, nul doute que je finirai par lui faire savoir directement (rôle du chef ou du collègue incommodé). Et tant pis pour ce qui en résulterait.
Et je partage ce que dit Karagar, certaines personnes peuvent avoir des sésordres physiologiques qui font qu'elles sentent mauvais. Certaines le savent et ont une hygiène irréprochable.
Discrète: plusieurs chefs d'établissement se sont succédés depuis des années et aucun n'est intervenu. Il lui faudrait une plainte des parents, ce qui n'est jamais arrivé à ma connaissance.
Karagar et Cornus: oui, je connais des gens pour qui c'était effectivement le cas, mais ça n'a jamais duré des années comme ici. Non, elle, c'est réellement un problème d'hygiène. Huit jours en été sans changer de vêtements, moi, ça ne m'est jamais arrivé!
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