J'apprécie toujours autant ces moments rien qu'à moi le soir, après un repas entre amis chez moi ou chez eux, ces soirs où je ne suis pas abruti par le travail et où je sais que je peux traîner le matin au lit. Des moments volés à la bousculade et au stress, où l'on ne pense à rien d'autre que ce que l'on vit dans l'instant, où rien ne presse, où tout devient soudain plus léger, comme si le temps avait perdu sa consistance.
Lire, regarder la télévision, venir devant cet écran sans autre envie que d'être bien. Ne pas téléphoner surtout. Pas d'autre bruit que le glissement des pneus sur la route mouillée, dans un immeuble endormi où, seul, je veille. Ou bien préparer un plat pour le lendemain, m'arrêter à l'entrée d'une des pièces refaites de l'appartement et me dire qu'elle me plaît, songer aux aménagements qu'il reste à faire, supposer l'emplacement d'un tableau, d'un bibelot, rêver à ce que cela va être bientôt et qui permet de rêver parce que ce n'est pas encore.
Et puis, quand le sommeil gagne, ne pas résister, se glisser dans les draps et partir dans le sommeil, sans avoir à régler le réveil, faire confiance à son corps qui saura quand il sera assez reposé, espérer, quand on ouvrira les volets, le matin, que le soleil entrera dans la cuisine, lui redonnant une âme, toujours silencieuse, et commencer doucement une autre journée.
samedi 26 février 2011
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5 commentaires:
beau texte - je note le "après un repas..." qui dit bien qu'on apprécie d'autant la solitude qu'elle n'est pas permanente...
Bien noté bien vu Karagar.
Et à ces petits plaisirs du soir, Calyste, on ajoutera peut-être écouter la voix d'Alfred Deller ? Elle s'accorde bien à la solitude je trouve justement.(influencée que je suis sûrement par un CD que j'ai d'airs de Dowland, dont le célèbre "ô solitude"...)
Epicurien, hédoniste ou tout simplement sage???
Que le bonheur est simple et serein parfois. Je ne peux que partager. Très bien vu Calyste !
Un billet rien que pour te répondre, Karagar.
Bien vu aussi, KarregWenn. Bien sûr. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si ces deux billets se suivent. J'avais envie, après avoir écrit le premier, d'écouter Deller. Je l'ai fait, un long moment.
Faut-il vraiment choisir entre les trois, Charlus?
Cornus: simple et serein mais sans cesse à construire ou à saisir au moment, simple, où il passe.
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