Je viens de passer un pull. L'air devient plus vrai maintenant que la nuit est tombée. Il a fait aujourd'hui une journée d'été. Je n'ai pu résister à l'attrait du soleil. Alors les serviettes de bain ont retrouvé la voiture, j'ai ressorti le vieux sac à dos américain, celui que la lumière déteint un peu plus chaque année et dont le noir s'éclaircit à chaque saison. J'y ai mis la protection solaire, une petite bouteille d'eau, mon appareil photo, mes papiers, mon portable et un livre.
Je me suis garé sur le parking surplombant la plage naturiste. Visiblement le beau temps avait attiré les lézards. Mais j'ai, comme d'habitude, poursuivi un peu plus loin le long du lac, jusqu'au bout de la partie boisée, là où la plage s'élargit un peu et offre des ombres d'ombre et de soleil.
J'avais presque oublié comme cela peut être bon d'être nu. Il faisait si doux cet après-midi sans vent que j'ai senti tout de suite la chaleur me masser tout le corps. J'avais une place idéale, proche des autres mais me permettant de m'isoler, que m'avait laissée un cycliste qui partait à mon arrivée. J'entendais quelques conversations un peu plus loin, je ne voyais personne. En face de moi, les reflets d'argent du soleil sur les eaux et quelques cygnes prétentieux. Au loin, très loin, dans une brume de chaleur, la tour de la Part-Dieu.
Je ne me suis pas baigné, juste un peu trempé les pieds jusqu'aux mollets. J'étais bien sur mon drap de bain. Enduit de crème, je ne risquais rien, malgré la blancheur de ma peau qui appréciait d'être mordillée et de transpirer ses premières gouttes. J'étais si bien que j'arrivais à peine à me concentrer sur ce que je lisais. Quelques mots ensuite échangés avec des messieurs tout aussi nus (sauf celui de la photo) et tout aussi calmes que moi, mots anodins sur la joie des beaux jours retrouvés, sur la surveillance policière qui ennuie les naturistes, sur tout et sur rien. Un bonjour et quelques phrases avec un employé de l'agence bancaire où j'ai mon compte.
Deux heures au soleil et puis je suis remonté à la voiture avec un sentiment de plénitude. Besoin de rien d'autre, pas de détour dans les fourrés, pas de regards d'envie, pas de velléité à m'égarer sur les sentiers de traverse. Le bien-être ressenti me suffisait.
Et puis, je venais de prendre mon médicament. Je peux dire maintenant, s'il en est besoin, que je me mets nu pour les nécessités d'un traitement: le soleil apporte de la vitamine D et elle est très bonne pour la prostate. Alors! Comme me l'a conseillé J., je devrais me le faire prescrire sur ordonnance et me servir de cette ordonnance comme cache-sexe: les gendarmes de Miribel n'auraient plus qu'à se pencher pour lire!
vendredi 24 avril 2009
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2 commentaires:
Ta note me rappelle une autre que j'avais écrite, en anglais, il y a presque un an... Une demi-journée passée au bord de la mer, seul, à jouir seulement du soleil, du sable et de l'eau. Quelques heures qui m'avaient fait un bien immense.
Moi aussi, j'avais vu ça dans une optique "thérapeutique" mais mon état d'esprit n'était pas aussi serein que le tien...
L'ordonnance en cache-sexe ? OUARRFFF ! Encore faut-il que les flics qui se "pencheront dessus" soient beaux !
Voilà qui pourrait bien élucider de mystère de taches non identifiées observées sur certaines ordonnances.... Je regarderais leur propriétaires sous un autre jour dorénavant! ;-)
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