vendredi 17 avril 2009

Retour

Il est seul dans la nuit. Il conduit. Les trois autres dorment, fatigués des deux jours, repus du plaisir des jeux. Il fait doux. Il a entrouvert sa fenêtre, pas trop pour ne pas les réveiller, suffisamment pour sentir l'air de la nuit lui caresser la joue. Il a déplié un bonbon à la menthe, d'une seule main comme il sait le faire. La fraîcheur de la menthe pourrait l'aida à se tenir éveillé. Mais il n'a pas sommeil.

Les voitures ne sont pas nombreuses sur l'autoroute. Parfois, il double un camion, étranger la plupart du temps, et tente d'en apercevoir le conducteur, qu'il imagine puissant et viril. Les bandes blanches séparant les deux voies défilent dans les phares. Les illusions d'optique font que souvent l'on ne sait pas si la route monte ou si elle descend. Ils arriveront en toute fin de journée, minuit, peut-être avant. Il lui restera quatre jours de vacances. De quoi se détendre encore, et se reposer.

A sept heures, ils se sont arrêtés sur un parking bordant les voies et ont mangé les provisions emportées d'Allemagne, en finissant par du chocolat acheté là-bas. Une sorte de rite gourmand, le chocolat. L'année dernière, il avait aussi rapporté de la rhubarbe fraîche qui, finalement, n'avait donné que deux pots de confiture.

Le séjour a été agréable. Il a fait beau, trop beau même, au point d'attirer la foule. Dans les attractions, l'estomac est bien resté en place. Un mal de tête simplement, et guéri à l'aspirine. Avoir pris deux jours cette fois-ci, avec une première nuit sur le trajet, était une bonne idée: moins de précipitation, moins de fatigue.

Encore deux heures de route, à peine plus, et il sera à Lyon. Le soleil, en déclinant, avait en fin d'après-midi fait place à un ciel plus couvert et la nuit s'était vite obscurcie de nuages venant de l'ouest. Demain, il pleuvra. Mais là, sur la route, il fait doux encore, un air de printemps, presque d'été, et cela lui convient. Tout se sera passé gentiment, les jours d'avant et les jours présents. Décidément, sa cinquantaine commençait bien.

5 commentaires:

Kab-Aod a dit…

Je t'imagine au volant mais, malgré un grand nombre d'informations, il faudra bien que tu finisses par clairement te photographier de face. En tout bien tout honneur, hein ! ^^

Lancelot a dit…

@ Kab-Aod : si la photo est prise à travers le pare-brise, de face quand il est assis 'au volant'... à mon avis la morale sera sauve... Et puis, en général, on ne conduit pas tout nu, surtout de nuit, et par cette saison... Quoique ! Que Calyste ne ferait-il pas pour attirer l'attention des camionneurs...? ;-)

Déplier un bonbon d'une main, en tenant le volant de l'autre, et en zyeutant en hauteur les routiers "puissants et virils" (et poilus?? et balafrés??? et tatoués????) qui doublent dans leurs rugissants engins, ET de nuit, c'est tout un art, ça ! Il faudra que je m'exerce... (pendant que TiNours dormira à côté de moi ; la configuration habituelle est plutôt inversée...)

Calyste a dit…

Kab-Aod et Lancelot: il ne s'agit pas de moi, ici. En général, les billets avec un libellé "textes" sont "décalés" par rapport à moi.
Pour la photographie de face, il faudra d'abord que j'ose la regarder: en ce moment, elle est trop floue.

Calyste a dit…

En fait non, pour le décalage, vérification faite, je dis n'importe quoi. Mais ce billet précis ne parle pas de moi.

JaHoVil a dit…

Décalé, un peu, mais le fiction vaut le détour. Regarder par le pare-brise arrange le paysage.
Merci Calyste, bises, J.